Ouverture

En guise d’introduction, je partage avec vous, au travers de ma lecture, l’aperçu que ce Mensuel offre sur l’étendue du travail dans notre école, à différents niveaux. Au-delà de la diversité des textes, chacun montre son intérêt et son engagement dans l’élaboration selon différentes perspectives. Des journées se sont déroulées à la fin du mois de novembre sur le thème : « Qu’est-ce qu’on paye en psychanalyse ? ». Outre la contribution de nouveaux membres de l’École, nous recueillons les travaux du Laboratoire International de la Politique de la Psychanalyse (LIPP) et ceux de la troisième Convention européenne de l’IF-EPFCL, qui aura lieu à Madrid en juillet.

Parmi les questions traitées par ce Mensuel, nous percevons la richesse du travail à l’intérieur de l’EPFCL et la quote-part de chacun à une cause commune.

Nous publions une série d’interventions qui ont eu lieu lors des dernières journées d’École. Vanessa Brassier se demande : « Que paye-t-on en analyse ? » à partir de la métaphore du « Je(u) », utilisée autant par Freud que par Lacan, pour rendre compte de l’analyse de ce que l’on y perd, de ce que l’on y gagne.

À partir du mot « présence », Adèle Jacquet-Lagrèze aborde les enjeux de la partition entre l’analyste et l’analysant. Faire face aux embarras du désir, comme aux angoisses les plus incommensurables de l’être, n’est pas sans coût pour l’analyste ni pour l’analysant. L’analyste ne recule pas devant leur présence, ni ne renonce à son offre.

Bernard Lapinalie aborde « les séances manquées dans l’analyse », dont la particularité des situations interroge sur la réponse à donner Qu’est-ce qu’une séance manquée ? Qu’est-ce que l’on n’a pas payé ? Lors des séances manquées, il n’y a pas que l’analysant et la structure qui sont en jeu. Il y a aussi l’analyste, qui est responsable de l’inconscient dans chaque cas.

Coralie Vankerkhoven nous invite à nous pencher sur le roman de Léon Bloy La Femme pauvre, pour examiner la question du sacrifice fait femme, de ce qu’elle paye et de ce qu’elle y gagne. Elle interroge la cause du sacrifice dans ce que le sujet y met comme sens et comme jouissance.

Occupant la deuxième partie de ce numéro, les textes du Laboratoire International de la Politique de la Psychanalyse soulèvent différentes interrogations.

Sara Rodowicz-Slusarczyk montre que la résistance est d’abord un moyen pour le sujet d’échapper aux effets aliénants de la demande de l’Autre. Au travers de la nouvelle d’Herman Melville, Bartleby, le scribe, Une histoire de Wall Street, elle nous invite à une construction saisissante sur le thème du refus. La résistance, si elle doit rendre compte d’un désir, doit être considérée dans sa singularité, et dans le contexte de sa demande, qu’elle soit réelle ou imputée à l’Autre.

David Bernard développe la question : « La psychanalyse est-elle à même de proposer une construction intellectuelle qui soit en mesure de résoudre tous les problèmes de notre existence, à partir d’une hypothèse qui commande le tout ? »

Philippe Madet interroge l’articulation de l’individuel et du collectif. À partir d’un travail en cartel, il montre que la question du consentement porte autant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Qu’est-ce qui fait dire à Lacan : « Le collectif n’est rien, que le sujet de l’individuel 1 » ? Ainsi, de la lecture du sujet de l’individuel, pourrait se déduire une lecture du collectif.

Les préludes de la IIIe Convention européenne de l’IF mettent au travail l’éthique comme concept : l’éthique de la singularité nous confronte à la responsabilité du sujet, de son désir et de sa jouissance à l’égard du lien social.

Ces pages à venir du Mensuel font état de travaux produits pendant l’hiver et nous annoncent l’arrivée du printemps.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Lina Velez

Ouverture

  • p. 3-4 Ouverture

Écots

  • p. 6-8 Je(u) Vanessa Brassier
  • p. 9-12 Présence Adèle Jacquet-Lagrèze
  • p. 13-17 Les séances manquées dans l’analyse Bernard Lapinalie
  • p. 18-22 Pauvre femme Coralie Vankerkhoven

Échos

  • p. 24-38 Enjeux éthiques et politiques de la dé-coïncidence Entretien (3/3) avec François Jullien

Travaux du Laboratoire international de la politique de la psychanalyse (LIPP)

  • p. 40-55 « Je préférerais ne pas » Sara Rodowicz-Ślusarczyk
  • p. 56-67 La psychanalyse et l’im-monde David Bernard
  • p. 68-78 De l’individuel et du collectif, quelle articulation ? L’exemple du consentement Philippe Madet

IIIe Convention européenne de l’IF-EPFCL
Journée de l’IF, L’éthique de la singularité

  • p. 80-82 L’éthique, un concept unique Marta Pilar Casero
  • p. 83-84 La responsabilité du sujet, son désir et sa jouissance Teresa Trias

IIIe Convention européenne de l’IF-EPFCL
Journée École, L’impératif du lien social

  • p. 85-86 Prélude 3 Christophe Charles

Fragment

  • p. 88-89 Après le trait de feu, une armée d’ouvriers
  • p. 91 Bulletin d’abonnement