Ouverture

Le Mensuel revient, passant des pépites qui ont ouvert l’an nouveau à celles de février. Le Mensuel, il est passé par ici, il repasse par là. Impossible de savoir d’où encore il nous reviendra. C’est sans doute qu’il se forge de quelques entrelacs. Pluralisant les ouvertures, il enrichit ce avec quoi chaque lecteur en sort.

À chaque auteur son style et ses effets. Pourtant, ils se retrouvent associés autour d’un enjeu commun : transmettre quelque chose de la psychanalyse. Et le menu se trouve varié ! Les langues qui le forgent pousseraient-elles le Mensuel vers L’en-su mêlé ? Oserait-on répondre : « Nul me le sé ! » si l’anagramme n’y trouvait sa limite orthographique à frôler la contrepèterie.

Passant par le Mensuel, chacun, espérons-le, y trouvera ce qu’il ne cherche pas. Ce que l’on ne cherche pas, l’auteur autant que le lecteur le tournera à sa façon. Alors que trouve-t-on dans le Mensuel ? Et qu’est-ce que trouver au juste ? Si le latin disposait de tropare, le grec prenait appui sur le tropos. Ces deux racines du verbe se rejoignent dans l’idée commune de faire des tours.

Ce qu’on ne cherche pas ne va pas sans tours et détours. Il faut le temps d’arpenter le langage et ses « troperies » pour faire une petite virée comme on dit. Virer comme on tourne un discours implique un dé-placement. Verschiebung, proposait encore Freud. Le nôtre, le discours analytique, se soutient de la surprise d’« un savoir qui efface celui qui sait [1]» comme l’écrivait si bien Maurice Blanchot. Il opère à la lettre.

Alors que souhaiter de mieux aux lecteurs de ce Mensuel de février que de trouver ce qu’ils ne cherchaient pas si ce n’est de trouer ce qui se trouvait là ? Tels ceux qui autrefois trouvaient des vers puissent-ils se faire les trouvères de ce numéro 175.


[1] Maurice Blanchot, « Parler ce n’est pas voir », dans L’entretien Infini, édition Gallimard, 1969, p. 35

Isabelle Geneste

Ouverture

  • p. 3 Ouverture

Séminaire École
J. Lacan, D’un discours qui ne serait pas du semblant Séance du 20 janvier 1971

  • p. 5 J. Lacan
  • p. 6-15 Philippe Madet
  • p. 16-22 Nicole Bousseyroux

Logique du fantasme (2/2)

  • p. 24-35 Écume de l’être et décoction de fin Denys Gaudin

En cartel

  • p. 37-40 En un éclair Pauline Puyenchet

Paris 2024
XIIe Rendez-vous de l’Internationale des Forums
L’angoisse, comment la faire parler ?

  • p. 42-43 Une courte note sur la traduction d’Angst Carmelo Scuderi
  • p. 44-45 L’angoisse dans l’arithmétique sexuée Sandra Berta

VIIIe Rencontre d’École
Savoir et ignorance dans le passage à l’analyste

  • p. 46-47 Ouvertures Carolina Zaffore, Didier Castanet, Anne-Marie Combres

Travaux du Laboratoire international de la politique de la psychanalyse (LIPP)

  • p. 49-56 La psychanalyse au présent : notre urgence politique Dominique Touchon Fingermann
  • p. 57-62 Le trou de la politique. La psychanalyse, la vérité et le vrai Vera Pollo
  • p. 63-68 La politique de la psychanalyse, c’est la cure Philippe Madet

Lecture

  • p. 70-73 Lecture croisée de Deuil à rebours d’Yvette Goldberger et Dessins et maux d’enfant de Marie-José Latour Kristèle Nonnet-Pavoi

Brève

  • p. 75 À propos de En toi plus que toi, de Nicole Bousseyroux Jean-Claude Coste

Fragments

  • p. 77 Ça, c’est calé !
  • p. 80 Bulletin d’abonnement