Mensuel 039 – Janvier 2009

Introduction

Par Irène Foyentin

« Quelle joie trouvons-nous dans ce qui fait notre travail 1 ? » Voilà une question qui mériterait qu’on s’y attarde et qui fait la conclusion du texte de Maria Vitoria Bittencourt dans ce numéro du Mensuel. Il fait partie d’un ensemble de textes qui ont pour argument la question d’un « protocole pour l’inconscient ». C’est l’occasion pour Martine Menès de démasquer les leurres du « consentement éclairé » demandé à « l’individu libéral supposé libre » et à Claire Christien-Prouet de nous donner un travail érudit et fouillé sur la question de la place de l’analyste dans le transfert au regard de la problématique de l’idéal, c’est-à-dire avant l’invention de l’objet a.

En tête de ce numéro, figurent les deux premières interventions du séminaire École 2008-2009, qui a pour objet cette année : L’acte analytique, le contrôle et la formation de l’analyste. Si Muriel Mosconi s’interroge sur la possibilité, par le contrôle, de prendre le désir à la lettre, Patrick Barillot de son côté s’intéresse à la question de l’acte analytique et de son contrôle par la passe.

Deux témoignages du travail des cartels pourraient nous éclairer quant à la joie appelée par Lacan. Il s’agit d’abord d’une lecture très instructive d’Anne Théveniaud de ce qui fait l’intérêt pour nous du pari pascalien. Si parier, c’est miser, c’est aussi poser ce « point imperceptible », ce point de réel sur lequel vient buter la symbolisation. Car, au fond, nous dit-elle, « la partie qui se joue, c’est la réalisation d’un sujet dans l’expérience analytique ». Quant à Françoise Risch, c’est à Henri Michaux qu’elle s’intéresse et à sa « façon d’échapper à la capture identificatoire ». Comme le dit joliment le poète lui-même, il s’agit pour lui de « retirer son être du piège de la langue des autres ».

Grâce à Marie-José Latour, nous faisons connaissance avec Xavier Doumen, photographe à Toulouse et à qui nous devons les affiches toujours captivantes qui nous viennent de cette ville. « Qu’est-ce qui se cache derrière ces trous ? C’est là que ça devient intéressant », nous dit-il, et l’on comprend ainsi comment l’artiste nous fait signe et ce qui préside à ses créations.

Enfin, Claude Léger nous propose de nous intéresser au traitement futur de la dépression en apesanteur, mission martienne oblige… Eh bien, nous serons d’accord avec lui pour n’y pas retrouver la joie à laquelle Lacan nous invite dans notre travail.

Sommaire

Irène Foyentin : Introduction

Séminaire École 2008-2009 : L’acte analytique, le contrôle et la formation de l’analyste
Muriel Mosconi : Le contrôle et la lettre
Patrick Barillot : Particularité de l’acte analytique

Du protocole à l’inconscient
Martine Menès : L’illusion du consentement « éclairé »
Maria Vitoria Bittencourt : Quelle place pour la psychanalyse ?
Claire Christien-Prouet : Transfert et miroir

Travaux des cartels
Anne Théveniaud : « Une folie plus sage que toute la sagesse des hommes », ou d’une lecture lacanienne du pari
Françoise Risch : Henri Michaux : approcher le problème d’être

Chroniques
Regard
Marie-José Latour : L’Abîme délicieux, entretien avec Xavier Doumen
Des nouvelles de l’« immonde » n° 17
Claude Léger : D‘une excursion en territoire martien