Ouverture

Chers lecteurs et chères lectrices,

Quel bonheur de vous retrouver après ce temps de vacances qui, nous l’espérons, a été riche en bons moments et en belles rencontres. Difficile de reprendre la vie réelle de l’après-vacances sans évoquer le temps… Lacan nous avait bien avertis sur l’importance du temps – le temps logique des séances et celui de l’analyse de chaque sujet dans son rapport à l’incons- cient ; la singularité de l’instant de voir, du temps de comprendre et du moment pour conclure.

Dans nos sociétés, où le temps nous échappe, lui faire la place est devenu laborieux mais crucial. Quand le discours du « tout – à tout prix – tout de suite » prédomine, quid du temps pour comprendre, fondamental à chacun de nous ?

Si l’Internet avec son univers virtuel, pour n’en citer qu’un exemple, est fascinant et ouvre des milliers des portes, il bouleverse, entre autres, les rapports à la temporalité. Désormais, des discours nous arrivent éclipsant le temps pour comprendre. Et ce qui pourrait sembler un « gagner du temps » risque de nous en priver.

Comment prendre du temps pour rester analystes ? Comment préserver l’écoute du particulier sans se laisser emporter par les vagues successives des discours qui cherchent à gommer les singularités ? Il est important de ne rien céder du discours de l’analyste qui ne fléchit pas à la facilité de la pensée unique ou à celle chargée de préjugés. Il est fondamental de rester à l’écoute de la logique singulière de l’inconscient pour faire face aux discours qui cherchent à éclipser le temps nécessaire pour comprendre – pour comprendre qu’il y a de l’impossible.

Les analystes travaillent donc à contre-courant en prenant du temps pour respecter celui du sujet.

Nos Journées nationales, qui auront lieu les 25 et 26 novembre 2023 à Paris sur le thème « Le sexe et ses semblants », et dont l’argument se retrouve dans ce numéro du Mensuel, seront une occasion privilégiée de travailler ces questions qui interpellent notre place et, en conséquence, notre pratique.

Miroir de notre école, le Mensuel ponctue le temps avec le témoignage des travaux passés et annonce ceux qui sont à venir. Il témoigne de la prise du temps pour comprendre des collègues et de leur générosité à partager leurs réflexions avec nous. Un grand merci à eux et bonne lecture à tous.

Sylvana Clastres

Ouverture

  • p. 3-4 Ouverture

Séminaire École

  • p. 6-7 « Introduction à l’édition allemande d’un premier volume des Écrits » J. Lacan
  • p. 7-20 Colette Soler et Anastasia Tzavidopoulou

De la IIIe Convention européenne…

  • p. 34-35 L’impératif du lien social, un impératif de politesse ? Marie-José Latour
  • p. 36-37 Sophie Rolland-Manas, Solitude et lien social Sophie Rolland-Manas
  • p. 38-39 Vive les cartels de l’École ! Manel Rebollo

… aux Journées nationales 2023

  • p. 41-42 « Le sexe et ses semblants », Argument
  • p. 43-46 Colette et la malédiction sur le sexe Éliane Pamart
  • p. 47-48 Ouvrir le bal Bernard Brunie

Adolescence, semblants et sexuation

  • p. 50-53 Adolescence : les corps bouleversés Dominique Touchon Fingermann
  • p. 54-69 (réservé aux membres) Imaginaires du corps à l’adolescence Marie Selin
  • p. 70-77 Le choix du sexe à l’adolescence Luis Izcovich
  • p. 78-83 Être fille, être garçon, ou… Joëlle Hubert-Leromain

Entre-champs

  • p. 85-86 Le Théâtre du Radeau, Item, en prendre de la graine ? Anne Meunier

Brève

  • p. 88-89 Deuil à rebours. Du deuil à la littérature hongroise en passant par la psychanalyse, d’Yvette Goldberger Marie-José Latour

Fragments

  • p. 91-92 Petites boîtes, petites boîtes…
  • p. 94 Bulletin d’abonnement