Mensuel 146 – Décembre 2020

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Billet de la rédaction

Le moment de conclure

Nous arrivons à la fin du mandat de ce bureau du conseil de direction de l’EPFCL. Vous allez faire donc la lecture du dernier numéro du Mensuel dont Claire Duguet s’est occupée brillamment pendant ces deux dernières années. Je la remercie, ainsi qu’Esther Morère-Diderot et Roseline Le Coeur. Bravo à toutes les trois, vous avez rendu la tâche facile et agréable ! En tant que premier bureau du premier conseil de direction de l’EPFCL, nous entrons, si ce n’est dans l’histoire, du moins dans les archives de l’École.

Un très beau numéro vous attend encore une fois, chers lecteurs. Je ne vous cache pas que je l’ai lu d’un trait et qu’il m’a beaucoup plu.

Y figurent deux préludes pour les Journées nationales de l’EPFCL du 5 et 6 décembre 2020, « Faire des enfants, ou pas » : Éliane Pamart (« Parfaire un enfant ou pas ») et Alexandre Fauré.

Les textes des interventions à la première séance du séminaire École dédié cette année à la lecture de fragments choisis de Télévision (Questions III et V) sont aussi présents : Elisabete Thamer (« Sur l’ex-sistence de l’inconscient au discours analytique ») et Sidi Askofaré (« Inconscient et discours »).

Nous (re)trouvons l’intervention de Gaël Giraud, directeur de recherche au CNRS et président d’honneur de l’Institut Rousseau : « Les incidences politiques sur l’économie… libidinale » (1re partie), faite lors du séminaire Champ lacanien, Inégalité (juin 2020). Et aussi, pour le même séminaire, l’intervention d‘Anne Emmanuelle Berger, professeure de littérature française et d’études de genre, à l’université Paris 8, directrice UMR LEGS CNRS : « La fin de la sexualité. La pensée féministe et la question de la biologie à l’heure des neurosciences ».

Philippe Baron nous propose son travail intitulé « Une expérience dialectique », présenté dans le cadre du Groupe Lectures, au Teich, en septembre 2020.

Isabelle Geneste écrit sur la haine et l’étranger (« Étranger que l’on hait / est »), alors que Mohamed Kadari commente « Les catégories modales du confinement ».

Sont publiées également trois interventions de l’après-midi « Rêves et cauchemars », du 23 mai 2020 : Nicole Bousseyroux (« Quel réveil pour les analystes aujourd’hui ? »), Nadine Cordova (« Au repos des pierres ») et Martine Menès (« Éloge du cauchemar »).

Dominique Marin nous incite à (ré)découvrir l’oeuvre de Sabrina Ambre Biller, photographe, designer graphique et illustratrice. Son Corpus Naturæ est une « série de photographies plasticiennes où le modèle féminin est le support d’une matière hybride avec la nature ».

Enfin, Anne-Marie Combres nous propose la lecture du livre de Marie-José Latour Lire ce qui ne cesse pas de s’écrire, Autour de l’oeuvre de Philippe Forest, articles entretiens, récemment paru aux Éditions nouvelles du Champ lacanien.

J’écris ces lignes après un enthousiasmant week-end de travail avec mes collègues et amis du FCL-Roumanie. Par ailleurs, nos collègues polonais, après un remarquable et minutieux travail collectif, ont réussi à presque doubler le nombre des membres de leur Forum. Ce ne sont que deux exemples très récents, et je pourrais évoquer ici de nombreuses activités organisées depuis la rentrée de septembre par les Forums de la Zone plurilingue ou de la Zone francophone. Ce qui a rendu plus humain cet ingrat outil qui s’appelle Zoom.

Et c’est plutôt réconfortant, dans une ambiance qui commence de plus en plus à ressembler à celle du poème de T. S. Elliot Waste Land. Nous continuons à pratiquer d’abord, à penser et à transmettre la psychanalyse et l’enseignement de Jacques Lacan, alors que les dieux semblent s’être enkystés dans leur réel et nous avoir livrés à des scientifiques et des politiciens en pleine déroute. Lacan nous en avait prévenus d’ailleurs et c’est pour cela qu’il a fixé comme boussole pour pouvoir tenir le cap, il y a un demi-siècle, le discours du psychanalyste.

À propos de boussole, dans le film Pirates des Caraïbes, j’ai toujours trouvé amusant le moment où le héros, Jack Sparrow, utilise son fameux compas qui, au lieu de montrer le nord, indique l’endroit où se trouve non pas l’objet de son désir, par exemple un trésor comme pour tout pirate qui se respecte, mais son désir même. Il le dit d’ailleurs, « J’ai rendez-vous au-delà de mon horizon bien-aimé », ce à quoi pourraient souscrire toutes les filles et les fils du Logos que nous sommes – signe en plus que les scénaristes hollywoodiens, s’ils n’ont pas lu directement Lacan, ont au moins fréquenté l’oeuvre de notre fantaisiste lecteur de Lacan, Slavoj Žižek.

Pour conclure, au nom du bureau actuel, je souhaite bon courage et bonnes inspirations aux collègues du nouveau bureau qui prendront leurs fonctions le 1er janvier 2021.

Et que la cause du désir soit avec nous !

Radu Turcanu
directeur du bureau
du conseil de direction de l’EPFCL

Pdf du Mensuel

Sommaire

Billet de la rédaction

Journées nationales EPFCL, 5 et 6 décembre 2020
« Faire des enfants, ou pas »
Préludes

Séminaires École
« J. Lacan, Télévision, questions III et V »

Amour et haine

Entrée des artistes

Séminaires Champ lacanien
« Inégalités »
La clinique borroméenne de la névrose

Et entre temps…

Brève

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