Mensuel 127 – Novembre 2018

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Billet de la rédaction

 

Ce numéro 127 du Mensuel est la partition de la symphonie dodéca-phonique des « symptômes de l’inconscient », thème des Journées nationales de 2018. Les douze musiciens interprètent, chacun avec son instrument (son style), « l’hypothèse lacanienne » d’un inconscient parlêtre, hypothèse déjà pressentie par Freud (cf. la citation de celui-ci en exergue du travail de Frédéric Pellion). Lacan, avec son nœud borroméen, en même temps qu’Arnold Schönberg qui déhiérarchise les douze notes, de son côté en revient à l’élément platonicien, atonal, sans rapport.

Nous avons là une musique sérielle dont l’argument de Colette Soler donne le « la ».

Comment se manifeste l’inconscient ? Sur ses signes…

Jean-Michel Arzur, en reprenant de près la note à Jenny Aubry sur les deux valences du symptôme chez l’enfant, répond à la question de son titre « L’enfant, le symptôme de quel inconscient ? », celui de deux parlêtres, de deux lalangues. Fanny Matte poursuit l’analogie entre « le parent traumatique » et « l’analyste traumatique » en tant qu’il est complément du symptôme, car pas de symptôme analytique sans transfert pour passer du symptôme qui dérange au symptôme dont on s’arrange.

… et ses retombées d’affects : hainamoration

Affects, passion, obscur objet du désir, la « Fin’Amor » de l’amour courtois chantée par les troubadours dans la langue d’oc, la langue d’amour. Hervé Gaye-Bareyt nous retrace l’histoire de cette « découverte médiévale de l’amour qui [dit Agamden] est en vérité la découverte de l’irréalité de l’amour, c’est-à-dire son caractère fantasmatique », pour recouvrir l’impossible du rapport sexuel.

Si Lacan passe de la Dame (la Chose) de l’amour courtois à La femme qui n’ex-siste pas, Dimitra Kolonia nous propose un titre surprise « Le passeur n’existe pas », fruit de ses réflexions sur son expérience de passeur.

… et ses solutions

Isabelle Geneste propose une lecture approfondie de la solution sinthomatique de l’écriture chez Marguerite Duras. Mais le réel ça ex-siste.

Où s’atteste l’inconscient qui, dit Lacan, « n’ex-siste qu’à un discours » ? Colette Soler met l’accent sur la charge de l’analyste qui doit être en phase avec l’actualité des discours de son temps.

Alexandra Boissé interroge la place du discours analytique face au discours médical à travers la circulaire Laroque sur les soins palliatifs.

En ce qui concerne le discours philosophique, Frédéric Pellion -rappelle l’ascendance cartésienne sur laquelle repose la psychanalyse, qui sort le dialogue du sujet et de l’objet en introduisant l’objet a.

Sybille Guilhem et Marie-Noëlle Laville invitent trois autres discours à parler de nomination et de transmission : celui d’un théologien, le père David Sendrez, celui d’un poète, Gabriel Okoundji, et celui d’un professeur d’économie et gestion, Jean-Pierre Pichard-Stamford sur le discours capitaliste.

Enfin, Adèle Jacquet-Lagrèze, associant « effets de vérité » et trans-mission, demande ce qui pousse les psychanalystes à vouloir transmettre la psychanalyse. Ce désir de transmission serait-il donc un symptôme type de l’analyste au-delà des effets de vérité de son analyse ?

La rencontre est toujours possible malgré le Babel de « la discorde des langages ». Ces Journées en seront l’occasion renouvelée.

Françoise Josselin

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Sommaire

Billet de la rédaction

Journées nationales EPFCL, 24-25 novembre 2018, Paris
« Les symptômes de l’inconscient »
Pré/textes de la commission scientifique

Activités préparatoires

La nomination

Amour et passion

Transmissions

 

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