Mensuel 038 – Décembre 2008

Introduction

Par Nadine Naïtali

Nous allons trouver dans ce Mensuel quatre textes précieux du séminaire École « Variations sur le symptôme ». Les auteurs s’attachent à mettre en lumière les conséquences cliniques des différentes étapes d’élaboration de Lacan sur le symptôme, particulièrement à la fin de l’analyse et après. La question du réel est au premier plan.
Sidi Askofaré déplie la question du symptôme et du réel de façon minutieuse en examinant ce qu’il en est chez Lacan du passage du symptôme marxien au symptôme joycien, sans omettre le détour du côté de Freud. Ce cheminement nous conduit à une « bifurcation » qui nous plonge dans une lecture complexe du symptôme, et nous arrête sur ce qui fait bord… la lettre comme « littoral ».
Ana Canedo, quant à elle, nous invite à une autre variation sur le symptôme, du côté de la fin de l’analyse. Elle questionne le statut qu’occupe le savoir à ce terme en s’intéressant à la position paradoxale de l’analyste. Ce dernier, ayant soutenu le transfert et la fiction du supposé savoir, conduit l’analysant à reconnaître peu à peu, à travers le sens du symptôme, la « vérité menteuse » de son fantasme et à cerner le noyau réel de son symptôme, hors sens.
Anita Izcovich développe ce qu’il en est du sens et du hors-sens du symptôme, lequel met en jeu le partenaire de l’autre sexe, en soulignant l’importance de la position de l’analyste par rapport au réel. Elle décrit avec précision comment s’opère le passage du partenaire symptôme au partenaire sinthome, en s’appuyant sur des exemples tout à fait éclairants.
Enfin, Colette Soler attrape le symptôme du côté du transfert après la cure. En partant du constat qu’il existe « des flambées de passions » dans les communautés analytiques, et toujours à l’endroit de Lacan, elle interroge le statut de la haine. Après avoir décrit les étapes successives du concept de transfert chez Freud et chez Lacan, elle définit avec clarté la haine au regard de l’amour du savoir.

Ce texte nous conduit naturellement au transfert de travail avec les travaux des cartels, qui viennent transmettre des effets de la cure sur le savoir. Ils rappellent, chacun à leur manière, l’importance de cet « organe de transfert ». Claire Duguet rappelle ce qu’est le cartel et dégage la spécificité de l’identification en jeu dans ce « lien social » ainsi que la difficulté à faire face à ce savoir qui se dérobe. Béatrice Guitard aborde les expériences de cartel avec une note tout aussi personnelle en mettant en avant les effets subjectifs du travail sur le cartellisant. Nous suivrons également Annie Voiret dans une réflexion sensible sur la position du psychanalyste en institution. Comment se repérer ? Quelle place occuper pour laisser place au sujet ?

Nous terminerons avec le rendez-vous mensuel de Claude Léger qui nous donne « Des nouvelles des “dits schizophrènes” ».

Bonne lecture.

Sommaire

Nadine Naïtali : Introduction

Séminaire École 2007-2008 : Variations sur le symptôme
Sidi Askofaré : Bifurcation : de Marx à Joyce
Ana Canedo : À partir de la place du réel pour le sujet
Anita Izcovich : Le sens réel du symptôme
Colette Soler : Le transfert, après

Travaux des cartels
Claire Duguet : Sur le cartel
Béatrice Guitard : Le cartel, ou de nouveaux savoirs mis à l’épreuve
Annie Voiret : Le champ lacanien Le désir de l’analyste
à l’épreuve de l’institution

Chronique
Des nouvelles de l’« immonde » n° 16
Claude Léger : De l’avenir des dits schizophrènes