Mensuel 019 – Novembre 2006

INTRODUCTION

C’est donc maintenant une nouvelle équipe éditoriale qui poursuit le
travail rigoureux entamé par la précédente. La tâche n’en est que plus audacieuse
! Les nouveaux membres sont : Cathy Barnier, Roseline Dantan,
Olivia Dauverchain, Stéphanie Le Blan, Josée Mattei, Anne Meunier,
Thérèse Thévenard, et Martine Menès comme directrice de publication.

Après le numéro spécial de la rentrée consacré à « l’objet a dans la
psychanalyse et la civilisation » préparant les journées nationales de l’EPFCL
les 18 et 19 Novembre 2006, nous avons choisi de publier une série de textes
du Séminaire Ecole 2005-2006 : « Cas d’urgence », à la suite de ceux
qui l’ont déjà été dans les précédents numéros (14 et 18).
Ces textes mettent à l’étude une thèse de Lacan peu commentée, qui
se trouve dans sa Préface à l’édition anglaise du Séminaire XI : Les quatre
concepts fondamentaux de la psychanalyse (page 572 des Autres Ecrits) :
« (…) Le mirage de la vérité, dont seul le mensonge est à attendre
(c’est ce que l’on appelle la résistance en termes polis) n’a d’autre terme que
la satisfaction qui marque la fin de l’analyse. Donner cette satisfaction étant
l’urgence à quoi préside l’analyse, interrogeons comment quelqu’un peut se
vouer à satisfaire ces cas d’urgence. »
Les termes : vérité-urgence-satisfaction, auxquels peut se rajouter
celui de hystoire, se présentent comme différents éclairages venant appuyer
le tour lacanien des quatre concepts.

Vient en premier le texte de Marc Strauss, « Point de fuite », à cause
des multiples aspects qui guident l’écriture de ce texte : point de fuite
devant la jouissance et les mirages de la vérité que le sujet invente pour la
satisfaire, point de fuite devant l’objet a, qui vidé en fin d’analyse de ses oripeaux
de vérité menteuse révèle un espace vide, comme le point de fuite
d’une perspective.
Au début il y eut l’hystérie. C’est grâce à elle que Freud a découvert
l’inconscient et a construit lentement la psychanalyse. Bernard Nominé
l’évoque pour parler de l’hystoire que chaque sujet dit sur le divan, vérité
dite au cas par cas, mais aussi pour interroger comment et pourquoi un analyste
s’hystorise de lui-même.
Anita Izcovich et Elisabeth Léturgie développent leur texte autour de
l’urgence : pour Anita Izcovich, transmutation de l’urgence, entre l’entrée
de l’analyse et la fin, et comment l’urgence lie passe et fin d’analyse, ou
nouveau nouage entre savoir et vérité après la passe, pour Elisabeth
Léturgie.
Enfin, c’est sur la satisfaction que Pascale Leray et Sidi Askofaré ont
centré leur intervention. La vraie coupure, celle de la fin d’analyse, et en
cela elle est en écho avec l’interprétation dont parle Marc Strauss dans son
texte, c’est une satisfaction nouvelle, inédite, qui rompt avec la satisfaction
de la pulsion par le symptôme ou le fantasme. C’est une satisfaction qui
vient faire arrêt à la jouissance du déchiffrage et du sens.

SOMMAIRE

– Marc Strauss – Point de fuite
– Bernard Nominé – L’analyste ne s’hystorise que de lui-même
– Anita Izcovich – Hâte et urgence
– Elisabeth Léturgie – Passe et fin d’analyse : quelle urgence peut les lier ?
– Pascale Leray – Satisfaction et fin d’analyse
– Sidi Askofaré – Satisfaction: celle qui marque la fin