Mensuel 154 – Novembre 2021

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Ouverture

Paris, le 21 septembre 2021

Chers collègues,

Comme une bouteille à la mer, nous parvient cette lettre de Jean-Pierre Drapier publiée pour la première fois dans ce numéro du Mensuel et déjà diffusée en 2013 dans notre communauté. Alors j’y réponds, en quelque sorte, en proposant une « correspondance » avec le thème de nos Journées nationales, toutes proches, « Hystéries ».

Il y est question d’une pièce de théâtre d’Antonio Quinet, La Leçon de Charcot, Théâtre hystérique. Notre collègue brésilien fut d’ailleurs invité en septembre dernier pour nous présenter à Paris son dernier livre, L’Inconscient théâtral, Psychanalyse et théâtre : homologie 1.

L’inconscient que Freud a aussi appelé der andere Schauplatz, l’Autre scène, où se joue une partition singulière pour chacun et où Lacan situe un savoir sans sujet, « ça » parle : qu’en est-il pour les hystériques ?

L’une des figures inaugurales de la psychanalyse que Freud, dans son « Fragment d’une analyse d’hystérie », nomma Dora, nous laisse entrevoir la complexité de son questionnement liée au père, à monsieur K, à madame K, à la mère en creux, à partir des questions qu’elle adresse à Freud. Partition singulière mais à plusieurs donc. Il y a comme un détour nécessaire par les autres, certains autres, pour attraper des bribes de cet inconscient, qui par définition échappe. Dora, comme tout analysant, n’a pas idée de la nature de l’opération : que toute parole implique une adresse et un passage obligé par quelques autres.

Si cela vaut pour tous, qu’est-ce qui en distingue les hystériques ? Et ne serait-il pas plus juste d’affiner la distinction en avançant que l’expérience clinique atteste de l’hystérie comme structure, mais aussi que chaque sujet hystérique y va de ses propres symptômes ?

Ou alors, inverser la question n’ouvre-t-il pas une voie dans la réflexion de notre thème : y a-t-il dans le rapport à la parole des hystériques un fonctionnement qui vaudrait pour tout analysant ? Est-ce ainsi que l’on pourrait approcher ce que Lacan a désigné comme « structure de discours » dans l’hystérie ?

Les deux questions ne sont pas incompatibles, me semble-t-il, et l’on peut également les formuler ainsi :
Qu’est-ce qui distingue la névrose hystérique de l’autre, la névrose obsessionnelle ? En quoi leurs questions adressées au
sujet supposé savoir qu’est l’analyste diffèrent-elles ?

Quel cheminement a amené Lacan de l’hystérie comme structure clinique à l’hystérie comme structure de discours ?

Ce sont des ébauches de question.

Nous avons eu quelques pistes de réflexion et de réponse qui vous ont été proposées dans des podcasts, que vous pouvez toujours écouter sur le site de l’École et les réseaux sociaux. Nous en aurons d’autres au cours de nos Journées. Évidemment, nous souhaitons que ces dernières soient enrichies par votre présence et votre participation. Nous vous invitons donc à venir poursuivre cette « correspondance » avec vos propres interrogations et réponses. Nous serons heureux de les accueillir les 27 et 28 novembre, et gageons que nous pourrons nous retrouver dans ce nouveau lieu à l’université de Jussieu, en chair et en os !

Irène Tu Ton
Responsable des Journées nationales 2021

Pdf du Mensuel

Sommaire

Ouverture

Séminaire École
« J. Lacan, Télévision, Questions III et V »

Séminaires Champ lacanien
« Ce qui nous tombe dessus »
Ça ne cesse pas de tomber, après l’analyse

Et entre-temps…

D’un pôle à l’autre

Arts et psychanalyse

Brèves

Dominique Marin, Beckett avec Lacan

Fragments

Bulletin d’abonnement
Anciens numéros