Ouverture

En ce mois de mai, il me revient d’ouvrir ce 151e numéro de notre Mensuel, écho et témoin de notre communauté analytique et de l’actualité des questions qu’elle se pose. Ainsi, au croisement de nos dernières Journées nationales de décembre, « Faire des enfants, ou pas », et déjà de notre Deuxième Convention européenne de juillet prochain, à Rome, « Ce qui passe entre les générations » et « Langue(s) et passe », c’est toute la vivacité du discours de la psychanalyse qui se lit, ici et maintenant.

Mais pas sans poursuivre sur « Ce qui nous tombe dessus » : qu’en est-il de la rencontre, bonne ou mauvaise ? Encore faut-il qu’inaugurale elle soit manquée, marquée de la rencontre avec le manque dans l’Autre, ce trauma qui implique la réponse du sujet. De se savoir seul, divisé, le sujet gagne à pouvoir désirer. Quoi qu’il en coûte ? Les traumatismes de la vie, les horreurs qui prennent le sujet au dépourvu dans sa destitution subjective propre n’obèrent en rien l’inouï du dire et de ses effets, la possibilité d’un exil ne fût-ce qu’amoureux.

C’est à continuer avec le thème des collèges cliniques de l’année – « Cas d’urgence » – que la question du temps et de son maniement dans la psychanalyse se pose. La conception de l’urgence subvertie par Lacan nous permettra de cheminer vers ce qui supporte, ce qui relève de l’urgence : le symptôme et la demande. Deux conceptions à ne pas confondre et qui supposent de produire une entrée en analyse.

Dans le prolongement de nos Journées nationales de décembre dernier, nous suivrons près d’une dizaine de développements sur cette question « Faire des enfants, ou pas », possibilité ouverte aujourd’hui de la procréa- tion médicalement assistée aux femmes seules et aux couples de femmes. Après les avoir entendus lors de nos Journées, la lecture des textes des interventions de nos collègues nous permet ce temps de l’approfondissement. Nous pourrons nous pencher tout à la fois sur ce qui de ces transformations dans notre civilisation interroge la psychanalyse, voire la convoque. C’est l’ordre naturel des choses – un enfant naît biologiquement d’une mère et d’un père – que la science et le discours capitaliste viennent ici bouleverser. Mais alors, qu’en est-il de « se faire enfant, ou pas » au-delà de la vérité d’un discours familial ? Là où le père biologique n’est pas accessible, peut-on s’en faire un ou faire en sorte qu’il y ait « du père », fonction dont on ne pourrait se passer ? En suivant Lacan, si l’habitat premier du tout petit est lalangue dans laquelle il est plongé, n’est-ce pas de ce réel que l’enfant devra se débrouiller, quoi qu’il en soit ? Nous verrons qu’il en va également de l’enjeu de la transmission du désir des parents à l’enfant avec un exemple autour de la question de l’adoption.

Voilà qui nous laisse intranquilles ! Voilà aussi qui suscite toute l’attention de votre équipe du Mensuel, psychanalystes assidus à la relecture et toujours prompts au questionnement. Alors, chères et chers collègues auteurs, merci à vous et, à tous, n’hésitez pas à nous adresser vos productions !

Bonne lecture, et… n’oubliez pas les brèves !

Christine Silbermann

Pdf du Mensuel

Sommaire

Ouverture

Séminaires Champ lacanien
« Bonnes et mauvaises rencontres »

Et entre-temps…

Journées nationales EPFCL-France
5 et 6 décembre 2020
« Faire des enfants, ou pas »

En écho des journées

2e Convention européenne
Rome, 10 et 11 juillet 2021

Journée de l’École, « Langue(s) et passe », 9 juillet 2021

« Ce qui passe entre les générations » Disputatio 2

Brèves
David Bernard, La Différence du sexe

Fragments

Bulletin d’abonnement
Anciens numéros