Billet de la rédaction
Une année s’achève, vive la nouvelle année !
Tout le long de l’année écoulée, de nombreux travaux, rencontres, soirées nous ont rassemblés autour de réflexions à propos de la psychanalyse. Le Mensuel s’en fait le témoin, et sa lecture nous embarque pour de multiples destinations, nous préparant à d’autres rencontres lointaines, comme en juillet 2020 à Buenos Aires pour les Rendez-Vous de l’Internationale des forums sur les traitements du corps dans l’époque et dans la psychanalyse.
Dans ce Mensuel, nous suivrons nos collègues qui sont allés en Italie, en juin dernier, au bord du lac Majeur, pour la troisième fois, travailler à repérer ce que les noeuds borroméens apportent à la clinique. Claire Garson et Vanessa Brassier nous livrent une réflexion à partir de ce que Joyce énonce dans son Portrait de l’artiste en jeune homme comme dégoût de son corps, explorant ce qu’il avance de la dimension sonore autant que celle de l’écrit. À Baveno, c’est le cartel qui a intéressé Isabelle Cholloux, où le noeud se fait, se défait, se refait et qui lui évoque un koan, énigme bouddhiste, qui soutient le désir de travail.
Direction Montpellier, où Dominique Marin est intervenu en juin pour traiter du malaise dans notre civilisation, dont la science-fiction (entre autres) explore les avatars actuels. La psychanalyse qui suppose un sujet désirant, aux prises avec un symptôme, permet de donner à ce sujet une place de dimension humaine, place de création de sa propre solution symptomatique vis-à-vis de sa jouissance.
Rendons-nous ensuite au séminaire École à Paris, où l’actualité de la névrose est interrogée cette année. Le symptôme au singulier est mis en avant quelles que soient les formes nouvelles qu’il adopte : Anastasia Tzavidopoulou nous propose de « serrer le singulier » du symptôme, éthique à soutenir pour accompagner le sujet dans sa cure ; le symptôme comme signature du névrosé, voilà ce à quoi Nadine Cordova est attentive en nous invitant à y repérer le réel de la structure. Côté actualité de la névrose, Luis Izcovich nous rappelle que, son support se situant dans la névrose infantile, la névrose réfère alors toujours à un temps d’avant.
Mais qui était donc Félix Fénéon ? Eh bien, suivons Colette Sepel sur les traces de ce dandy et découvrons, entre autres, les perles de son humour lapidaire avec quelques-unes de ses nouvelles en trois lignes.
« Amour et haine », ce thème des dernières Journées nationales nous invite en octobre à Toulouse, où la réflexion s’anticipait dans le cadre des soirées préparatoires. Sophie Rolland-Manas distingue la passion amoureuse de l’amour, et l’amour de l’amour de savoir, celui qui est moteur du transfert dans la cure. La psychanalyse permet de ne pas laisser l’amour de côté, nous dit François Terral, ne restant pas indifférente à l’inconscient, ne cédant pas à la logique capitaliste qui pousse à faire du corps une marchandise, ne rejetant pas la castration. Et, amour toujours, Nicole Bousseyroux développe la promesse du discours analytique que l’analyste doit soutenir pour le travail de l’analysant, nouvel amour qui touche au réel.
Détour enfin par l’Afrique de l’Ouest, où Adèle Jacquet-Lagrèze nous convie à considérer la tradition du masque chanteur blé gla. Ce masque opère une coupure à la fois dans le champ scopique et dans le champ invocant, interrogeant tout particulièrement la psychanalyse avec son dispositif du divan.
Pour clore ce premier Mensuel 2020, deux ouvrages des Éditions nouvelles du champ lacanien, Guide topologique de « L’étourdit » par Jorge Chapuis et Rithée Cevasco, et Retour sur la « fonction de la parole » par Colette Soler, nous encouragent à prolonger nos lectures.
Belle année 2020 à tous !
Roseline Le Coeur
Sommaire
Clinique borroméenne sur les bords du lac Majeur
- Claire Garson, Dégout, dég-où ?
- Vanessa Brassier, Joyce et le dégoût
- Isabelle Cholloux, Noeud borroméen et cartel
Séminaire EPFCL
« La psychanalyse, encore »
« Actualité de la névrose »
- Anastasia Tzavidopoulou, Le work in progress du symptôme
- Nadine Cordova, Point
- Luis Izcovich, « Ce n’est pas ça »
Entrée des artistes
Journées nationales EPFCL-France
30 novembre – 1er décembre 2019
« Amour et haine »
- Sophie Rolland-Manas, L’amour… Chut(e) ! …
- Nicole Bousseyroux, Ce que promet la psychanalyse : du nouveau dans l’amour
Champ lacanien
À propos de
- Frédéric Pellion, Lacan à l’épreuve d’un guide topologique
- Nicole Bousseyroux, Retour sur la « fonction de la parole » de Colette Soler