Mensuel 130 – Février 2019

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Billet de la rédaction

Le Mensuel continue à venir nous visiter tous les mois, via la messagerie électronique ou la traditionnelle boîte aux lettres, il continue à nous proposer des interventions diverses témoignant des axes de travail de notre communauté, axes programmés ou plus individualisés selon des événements ou des thèmes habitant les pôles plus singulièrement…

Ainsi, les textes sur les transferts, les interventions dans le cadre du séminaire EPFCL à Paris de cette année, donnent chacun un point d’entrée dans cette vaste question, et rappellent ou font découvrir une élaboration précise, une idée ou une proposition qui viennent tout de suite faire résonnance à un exemple clinique.

Christophe Charles nous amène aux premières heures de la mise en place du transfert, qui donne à l’analysant autant de responsabilité qu’à l’analyste. Le transfert est un préalable à la cure : l’instauration du sujet supposé savoir, la rencontre avec un dire qui prête à conséquence et le rappel de ce signifiant « bécotage » de l’inconscient avec le symptôme, invitant la jouissance dans la valse…

Colette Sepel, quant à elle, aborde cette question sous les aspects de la différence, et en rappelant ce point important que Lacan a soutenu durant toute son élaboration, ce « ne pas reculer » qu’il maintiendra devant la complexité de la structure psychotique, des conséquences là encore sur ce qui sera appelé le maniement du transfert…

Jean-Jacques Gorog va nous ravir le temps d’une partie de bridge ! La partie comme une métaphore de la cure analytique… sans oublier de formuler ce que Lacan précise : c’est l’analyste qui mène le jeu dans ce bridge analytique ! L’analyste doit toujours savoir ce qu’il y a dans la donne, pour déduire ce jeu de l’analysant et pour manier le transfert en fonction des structures et des symptômes.

Donc, ce que sait l’analyste sur sa propre jouissance et de ce que la donne aura pu lui révéler du « jeu » de l’analysant doit pouvoir lui permettre ce que Luis Izcovich va nous déplier, avec cette question de l’analyste en tant que semblant d’objet a. L’analyste ne fait pas semblant mais est en place de semblant d’objet a. Cela n’est pas sans effet sur la fin de la cure, et même au-delà.

Ces quatre interventions à cette séance du séminaire École montrent bien une convergence des préoccupations dans la conception et la pratique analytiques, et dont cette question du transfert est centrale.

Le séminaire des Forums, quant à lui, continue ses explorations des différents pans des ségrégations, notamment la ségrégation des sexes, sous la formulation que Patrick Barillot propose avec sex-grégation : comment faire avec le « il n’y a pas de rapport sexuel » et l’opération qui permet tout de même un « couple des jouissances » ? La fonction phallique est toujours une donne sur laquelle la psychanalyse se soutient, mais les comportements proposent des changements qui viennent brouiller davantage les cartes.

Pour David Bernard, la ségrégation, qui relève du Tout, consiste toujours à forclore le pas tout. Dans cette veine, il s’intéresse à la façon dont les psychanalystes ont pensé le sens phallique pour recouvrir, plutôt forcer l’ab-sens premier du rapport sexuel.

Adrien Klajnman attrape le thème de la ségrégation à partir de la transgression comme dans l’histoire des trois coffrets. Une nécessité à « l’ouvrir », signifiant qu’il décline aussi dans le déroulement de la cure et qui ouvrirait à une rencontre possible, un nouvel amour.

Le travail des cartels de l’École se poursuit sur le thème « Entre ce qui se dit, ce qui se lit et ce qui s’écrit ». Christine de Camy parle de la « langue de l’impossible » avec la question toujours cruciale de ce que l’analyste peut entendre de cette langue étrangère, cette poésie, avec sa dimension « d’illisible et d’intraduisible ». Marie-Claire Nominé part de l’équivoque conter-compter dans une pratique d’apprentissage de la lecture et de l’écriture chez des enfants et des adultes. Elle montre l’intérêt des thèses psychanalytiques face au discours ambiant neurologique.

Ce Mensuel enfin nous invite ici et là à croiser notre regard de psychanalyste avec le discours d’autres champs. Ainsi, le texte de Muriel Mosconi fait écho à la ségrégation des sexes à partir d’un extrait d’une célèbre série télévisée, tandis que le texte de Marie-José Latour nous invite à l’exposition culturelle sur Freud à Paris, et que le travail de Dorothée Legrand interroge les vérités.

Autant de textes à lire maintenant, car la présentation n’est que sommaire et ils ne sont que les petites briques d’une construction en perpétuel mouvement.

Je souhaite donc à chacune et chacun une très bonne lecture.

Sybille Guilhem

Pdf du Mensuel

Sommaire

Billet de la rédaction

Séminaire EPFCL à Paris
« Transferts »

Séminaire Champ lacanien à Paris
« Les ségrégations »

Entrée des artistes

Les cartels de l’École

Entre-champs

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