Billet de la rédaction
Ce numéro du Mensuel clôture l’année 2018 avec des ouvertures.
D’abord avec l’ouverture du séminaire École sur le thème « Transferts », au pluriel, séminaire confié, pour cette année, aux trois AE (analystes de l’École) en exercice. Avec les trois interventions, on se penchera d’abord sur un oxymore, celui d’une « impossible ouverture » : l’ouverture des transferts au savoir nous fait rencontrer un savoir troué, non fixé et non localisable, toujours à refaire, et dont Picasso nous donne l’image. On se penchera aussi sur la pluralité des transferts avec, après la fin du transfert analytique, un nouveau transfert qui permettrait aux « épars désassortis » de faire École. Enfin, nous lirons un plaidoyer pour la dignité dans l’opération du transfert, « de l’amour qui s’adresse au savoir », un amour moins bavard après la fin de l’analyse.
Puis une deuxième ouverture, celle autour du thème du séminaire Champ lacanien, « Les ségrégations », pour suivre le chemin de Lacan et la façon dont il en parlait : nous allons parcourir l’articulation de trois développements – la « ségrégation urinaire », celle dans et par la psychanalyse et enfin la montée des procès de ségrégation – pour nous interroger sur l’hypothèse lacanienne du langage opérateur qui est « hors des corps qui en sont agités » et qui, s’il conditionne les ségrégations, n’est pas ségrégatif pour autant.
Toute une année pour réfléchir autour de ces deux thèmes, avec une nouvelle formule : des interventions courtes, organisées en sous-thèmes pour ponctuer la voie.
Et aussi avec des ouvertures d’activités qui ont eu lieu dans différentes villes et qui prolongent « Les symptômes de l’inconscient », thème des Journées nationales de novembre. Nous suivrons, dans la suite de ces journées, le « développement mythique d’un système signifiant symptomatique » qui, de nature, recouvre plusieurs signifiés, et ce notamment avec le cas du petit Hans en lien avec le Witz. Nous serons aussi invités, avec le concept de « coalescence », à suivre l’élaboration d’une autre hypothèse lacanienne : si l’inconscient se trouve conjoint au symptôme, quelle solution s’offre au sujet pour se mettre sur la voie de son identité propre ? Et enfin, si l’inconscient est vérité, quelle est la valeur mensongère du symptôme analytique qui « signale la vérité de façon aussi opaque » et qui fixe le sujet à son inconscient ? On entend Lacan : « Le mensonge comme tel se pose lui-même dans cette dimension de vérité. »
Tant d’ouvertures pour cette nouvelle année qui en accompagnent aussi une autre, celle du nouveau comité éditorial du Mensuel, sous la responsabilité de Claire Duguet, à qui je souhaite la bienvenue, tout en remerciant très chaleureusement l’équipe actuelle qui a travaillé avec implication, sérieux et bonne humeur et qui clôture son engagement avec ce numéro 128.
Anastasia Tzavidopoulou
Sommaire
Séminaire EPFCL à Paris
« Transferts »
- Nicolas Bendrihen, Dignité du rebut ?
- Marie-Noëlle Jacob-Duvernet, L’impossible ouverture
- Elisabete Thamer, D’un transfert à l’autre
Séminaire Champ lacanien à Paris
« Les ségrégations »
Dans la suite des Journées nationales EPFCL 2018
« Les symptômes de l’inconscient »
Activités préparatoires
- Alain Latour, Coalescence et circularité du symptôme et de l’inconscient
- Anne-Marie Combres, Les symptômes de l’inconscient
- Laure Hermand-Schebat, « Le signifiant symptomatique »