Mensuel 121 – Février 2018

 

Billet de la rédaction

 

Éthique, politique et expérience

Éthique, politique et expérience sont les intitulés des trois rubriques de ce nouveau Mensuel. Les exposés semblent avoir des thèmes différents mais leur lecture attentive montre qu’au contraire, ils se croisent, se recroi-sent, s’interpellent et se répondent, constituant une sorte de croisée des routes où chacun doit trouver son propre chemin.

Du singulier au collectif, de l’inconscient singulier issu des liens familiaux noués à l’inconscient sensible au temps et à l’Histoire, l’homme, comme le dit Aristote, est un animal politique, plus politique que l’abeille parce qu’il est un être de langage et qu’à ce titre il peut partager l’expérience agréable ou pas qui est la sienne et ses symptômes qui font l’ordinaire du travail des analystes. Justement, « il faut situer l’éthique, (la politique et l’expérience) par rapport à ce qui détermine la pratique analytique », qui est un lien social particulier.

Il me semble qu’un des thèmes communs de ces textes est le lien social, à deux comme dans le discours analytique ou plus collectif comme dans les autres discours, qui ne vont d’ailleurs pas les uns sans les autres, il y a donc à « considérer les variétés des liens sociaux, comme une part de nos expériences politiques, l’autre pouvant se saisir à partir des dimensions de l’éthique et de l’acte », j’ajouterai sous peine de devenir autiste.

Ce qui lie les analystes entre eux, bien qu’ils soient des « épars désassortis » et bien qu’ils « soient des savants d’un savoir dont ils ne peuvent s’entretenir », c’est justement la politique de l’École, tenter d’aller au-delà de cette impossibilité réelle de s’entretenir de ce savoir qui nous échappe, mais que nous tentons tout de même de transmettre, les cartels de la passe étant en pointe dans ce travail.

Tous ces textes ont été énoncés de vive voix par leurs auteurs dans les séminaires ou les après-midi des cartels, ils essaient de s’entretenir de l’expérience analytique, car sans l’expérience de la cure notre discours pourrait faire l’effet d’un doux délire.

La psychanalyse est-elle une éthique de la vie ? La psychanalyse peut-elle sauver la vie d’un sujet ? Le sujet pourra-t-il supporter les différences radicales entre les êtres parlants à la fin de la cure ? Quels sont les effets thérapeutiques de la cure au niveau des liens sociaux ? Vous trouverez ces questions et bien d’autres qui tentent toutes de répondre à cette question fondamentale : qu’est-ce qui détermine la pratique de l’analyste au XXIè siècle ?

Laurence Mazza-Poutet
Responsable des cartels France

Pdf du Mensuel

Sommaire

Billet de la rédaction

Séminaire Champ lacanien à Paris
« La voie éthique de la psychanalyse »

Séminaire EPFCL à Paris
« L’inconscient c’est la politique »

Après-midi des cartels
« De l’expérience… »

Note de lecture

 

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