Mensuel 120 – Janvier 2018

 

Billet de la rédaction

 

Du numéro 1 au numéro 120…

Il ne s’agit pas d’un anniversaire mais ce 120 se prononce si élégamment que nous devions nous arrêter sur ce doux sonore…

120 numéros : de novembre 2004 à janvier 2018, le Mensuel rythme nos années et cela depuis quatorze ans bientôt ; il devient presque naturel de dire que la pause de l’été, durant laquelle le Mensuel part en vacances, se fait lourdement sentir et l’impatience de son retour en octobre se manifeste…

Ces 120 numéros déjà édités tentent et réussissent, il me semble, à rendre compte des objectifs énoncés dans l’éditorial du numéro 1 de cette revue qui s’individualisait alors sous cette forme, petit format habillé de rouge : « Favoriser les échanges épistémiques dans notre communauté […] favoriser le suivi de ces échanges par le plus grand nombre […] et donner place à des personnes moins connues par l’ensemble mais dont le travail pouvait trouver place dans cette publication 1. »

La réussite de ce projet peut même être qualifiée de très belle car chacune et chacun a pu remarquer que le Mensuel s’est même étoffé au cours des années, augmentant au fur et à mesure le nombre de textes choisis et proposés par numéro. Le souhait de Luis Izcovitch est donc exaucé : il y a eu une longue série de Mensuel, et le Mensuel a rempli aussi sa fonction d’outil de travail dans notre communauté ; ses textes sont régulièrement évoqués lors de séminaires ou autres contributions ; il fait connaître ainsi les travaux en cours dans les différents pôles, les séminaires d’École parisiens ou provinciaux, des travaux de cartels ou des différents collèges de clinique psychanalytique… Cette diversité me semble importante à souligner et à soutenir, car elle vient un peu faire rupture parmi de nombreuses publications, tout autant nécessaires à une communauté de travail telle que la nôtre, mais qui restent thématiques. Le Mensuel présente une mosaïque de travaux, et nous invite à prendre des chemins de traverse, à faire de belles rencontres d’auteurs et de collègues, et à penser avec eux le temps de notre lecture, et de leur lecture.

D’ailleurs, pour en revenir à notre numéro 120, qui ouvre l’année 2018, nous n’allons pas désenchanter : le sonore qui consonne avec ce qu’il en est de l’inconscient, le hors­sens, la liberté humaine et l’éthique du sujet face aux embrouillaminis du réel du non­rapport sexuel, la logique et la politique, l’acte et l’événement, un devoir comme voie choisie et qui engage… Autant de voies diverses d’entrée dans des questions cruciales dont la psychanalyse ne peut ignorer les incidences sur la vie de tout sujet et sur la présence des analystes et leur praxis… Et autant de voix qui interpellent, questionnent, sollicitent notre attention avec leur style singulier.

Mais une voix cependant à toujours rappeler et continuer à faire entendre (merci à la technique pour enregistrer et garder ainsi la trace vivace des voix), celle à laquelle nous nous référons et qui guide nos travaux, celle de Lacan. Un texte 2 dans ce numéro du Mensuel nous fait découvrir cette intervention sur France Culture de Lacan, et j’en donne cet extrait si juste : « […] le discours de la science a des conséquences irrespirables pour ce qu’on appelle l’humanité. L’analyse est le poumon artificiel grâce à quoi on essaie d’assurer ce qu’il faut trouver de jouissance dans le parler pour que l’histoire continue ».

Une petite anecdote : lors de la transcription de cet extrait dans cet éditorial, le signifiant « inévitable » est venu à la place d’« irrespirable », irrespirable étant peut­être trop radical à penser. Mais « inévitable » se justifie peut­-être aussi de ce caractère et de cette temporalité dans laquelle nous sommes : nous y sommes et nous y sommes confrontés, non plus en tant que projets de la science des 70’, mais comme productions concrètes de la science. Nous entrons dans l’ère de « l’irrespirable ». Il est à noter d’ailleurs que les objets de la science n’ont pas besoin de respirer !

À chacun sa réponse… intime, éthique, politique, artistique, selon…

Mais le temps, non pas des cerises (il nous faudra patienter un peu…), mais de la lecture (un lire-espérable) peut commencer, avec toutefois, pour conclure, de la part de toute l’équipe du Mensuel, le souhait pour chacune et chacun d’une belle année à venir.

Sybille Guilhem

Pdf du Mensuel

Sommaire

Billet de la rédaction

Séminaire EPFCL à Paris
« L’inconscient c’est la politique »

Journées EPFCL 2017
« Le devoir d’interpréter »
Activités préparatoires

Journées EPFCL 2016
« Actes et inhibition »

Collèges de clinique psychanalytique
« Clinique différentielle des sexes »

Bulletin d’abonnement
Anciens numéros