Mensuel 119 – Décembre 2017

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Billet de la rédaction

 

Voici le dernier numéro de l’année 2017, cinquante ans après la « Proposition » faite par Lacan le 9 octobre 1967. Notre jeune École fête aussi les douze ans de la création des centres d’accueil psychanalytique du champ lacanien. Vous pourrez lire les écrits des fondateurs, à l’origine de cette belle initiative, qui montrent bien que la psychanalyse est à la pointe de la démocratie. En effet, il ne s’agit pas de faire concurrence aux institutions existantes, mais de proposer un espace différent, un espace d’ouverture dans la cité ; c’est une manière contemporaine d’offrir la possibilité de rencontrer un analyste. Freud, après la guerre, avait songé à ouvrir à Vienne une institution pour les traumatismes de guerre, mais un concours de circonstances l’a empêché. Il considérait essentiel de proposer le traitement analytique au plus grand nombre, comme un trait non seulement d’humanité, mais surtout d’ouverture quant à la manière d’aborder le symptôme. Il n’y a aucune raison pour que des personnes, n’ayant pas les moyens financiers, ne puissent bénéficier d’un suivi orienté par la psychanalyse.

D’autres textes dans ce numéro nous permettront de mieux comprendre les enjeux d’un cartel, et aussi de questionner des signifiants qu’on y associe. Ces écrits nous montrent comment Lacan a créé une manière d’approcher le savoir analytique. Le cartel est tout le contraire du discours universitaire, notamment par rapport à la production du savoir et à l’absence des hiérarchies. En effet, quand on va à l’université, les professeurs ont déjà un savoir qu’ils doivent transmettre, à l’élève de l’apprendre. Dans un cartel, il y a déjà un savoir, souvent un écrit, qui est à la base. Le but n’est pas de l’apprendre où de le transmettre, mais de produire, dans la mesure du possible, un nouveau savoir, à partir du savoir déjà établi. Pour y entrer, pas besoin de diplômes, pas de parcours prérequis, pas d’argent… mais du désir ; plus démocratique c’est impossible.

Pour clore ce numéro, un bel échange, sous la forme d’une entrevue autour du livre L’Effraction de la pudeur. Une interrogation sur l’obscénité de notre époque et divers points de vue que la psychanalyse propose pour traiter la pudeur, affect intraitable parmi les affects. On peut provoquer la honte mais pas la pudeur, voilà pourquoi Lacan la rangeait parmi les vertus.

Je vous souhaite une bonne lecture et une belle fin d’année.

Armando Cote

Pdf du Mensuel

Sommaire

Billet de la rédaction

Après-midi des cartels
« Qu’est-ce qu’un cartel d’École ? »

L’ACAP-CL : joyeux anniversaire !
Quelques mots du bureau de l’ACAP-CL

Quelques mots des fondateurs d’hier et d’aujourd’hui

Les CAP aujourd’hui
Le CAPA à Paris et son antenne à Bagnolet

Le CAPAO à Orly

Le CAP-MP (Midi-Pyrénées)

Entretien
« Effraction de la pudeur »

 

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