Billet de la rédaction

« Au commencement était l’action. » Goethe
« Au commencement était le verbe. » Évangile selon saint Jean

« Actes et inhibition », ces deux termes juxtaposés que nous découvrons lors des Journées nationales de 2015, au moment de la présentation du thème des journées suivantes, provoquent un effet de surprise… Quel drôle de duo, si opposé, mais à la fois pas sans connexions. L’effet passé, ces termes, de par ce qu’ils nous renvoient de leur complexité ou de leur utilisation parfois banalisée, nous invitent à les revisiter de près.

Les revisiter car incontournables… Ils sont au cœur de la clinique et de nos préoccupations parfois vitales et cruciales concernant le sujet. À travers la cure ils sont également sur le vif du travail analytique, côté analysant et côté analyste. Mais quelle est l’essence de ces actes, comment opèrent-ils ? À quelle inhibition a-t-on affaire ? N’y a-t-il pas aussi l’Inhibition et des inhibitions dans la vie quotidienne ?

Et puis sur un plan plus large, sociétal, ils nous obligent à tenter de comprendre l’impensable, ce qui nous paralyse, pour nous permettre de tenir et de poursuivre plus avant notre désir.

Les préludes présentés ici par nos collègues nous offrent un avant-goût des prochaines journées nationales. Marie-Noëlle Laville nous propose une lecture de l’acte dont elle souligne l’importance de l’origine mais aussi de la coupure qu’il provoque pouvant tenir lieu de franchissement.

Lydie Grandet aborde l’acte du côté du passage à l’analyste en faisant le lien avec le terme d’« humilité », rappelant d’autre part combien l’acte, lors de ce passage, est castration.

Christophe Charles interroge les liens possibles entre inhibition et actes et, par-delà, la finalité de la cure comme éventuelle naissance d’un nouvel amour.

Puis Irène Tu Ton nous mène vers le chemin du désir qui serait dénominateur commun à l’acte et à l’inhibition.

Nous pourrons également relire l’argument de Luis Izcovich pour les journées, qui pose les questions cruciales autour des différentes modalités de l’acte comme des différentes variations de l’inhibition.

Petit changement de cap, et retrouvons les textes qui suivent de Giselle Sanchez et de Marie Selin qui nous amènent à nous réinterroger sur des points au sujet de la psychose et de l’autisme. Ils apportent un éclairage précieux tout d’abord sur la notion essentielle de certitude dans la psychose puis sur l’objet a, notamment l’objet voix en nous exposant sa place singulière dans les cas d’autisme.

Pour clore, l’article de David Bernard nous invite à revoir la position de Lacan face à la modernité pour ne pas perdre de vue que les questions de la castration et du « il n’y a pas de rapport sexuel » restent toujours actuelles et vivaces, malgré les temps qui changent…

Alors, au plaisir de nous retrouver très prochainement et bonne lecture à tous !

Esther Morere Diderot

Sommaire

Pdf du Mensuel

Billet de la rédaction

Journées epfcl 2016, « Actes et inhibition »
Préludes

 

Luis Izcovich, Présentation du thème
Marie-Noëlle Laville, La structure de l’acte
Lydie Grandet, « L’acte a lieu d’un dire… »
Christophe Charles, De l’inhibition à l’acte analytique : vers un nouvel amour ?
Irène Tu Ton, Le battement du désir, entre inhibition et acte

Clinique

Giselle Sanchez, De la certitude du psychotique
Marie Selin, « Revider la voix de la substance qu’il pourrait y avoir dans le bruit qu’elle fait »
        Frayage de la voix chez un sujet autiste

Autre texte

David Bernard, Lacan et la modernité

 

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