Dessin d'enfant avec les informations de la journée d'étude "Ecouter l'enfant dire" à Reims. Clinique psychanalytique avec l'enfant.

Écouter l’enfant dire

Clinique psychanalytique avec l'enfant

14 octobre 2023 9h-17h

Reims

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS

Laurence Martin lo.mart@wanadoo.fr

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Écouter l’enfant dire

« Qu’est-ce que la clinique psychanalytique ? Ce n’est pas compliqué. Elle a une base – C’est ce qu’on dit dans une psychanalyse[1] . »

« Une clinique, par définition, se distingue de la pratique où elle est générée, elle se distingue comme le savoir qui s’en dépose, que l’on recueille de fait, au sein d’une pratiqueC. Soler, Une clinique d’exception, Paris, 2022, Éditions Nouvelles du Champ Lacanien, p. 11. . »

A l’heure où les enfants sont toujours plus scrutés, évalués, étalonnés, étiquetés par des médecins, des psychologues, des spécialistes adhérant au discours actuel du développement standardisant et normativant, quelle réponse singulière la psychanalyse apporte-t-elle aux problèmes que posent les enfants, et à ceux qu’ils se posent ? L’approche psychanalytique se caractérise de ne pas réduire, définir l’enfant à un comportement, à un dysfonctionnement. Alors, pourquoi proposer à un enfant, d’aller parler à un psychanalyste ? Que peut produire, susciter cette rencontre avec un professionnel qui tient compte de la dimension de l’inconscient ?

Quand un enfant arrive en consultation, c’est bien souvent parce que ses parents ont pris rendez-vous pour lui, parce qu’il manifeste quelque chose qui dérange, qui trouble l’équilibre familial, qui fait symptôme. À ce titre, l’enfant est d’abord parlé et ces paroles traduisent la place qu’il occupe pour ses parents dans leur économie psychique, dans leurs rêves, dans leur fantasme et dans leur désir. Ces paroles, s’il s’agit de les accueillir, sont à distinguer de ce que l’enfant dit, montre, joue.

Si, selon Lacan, l’analyste a parfois trop de deux oreilles[2], alors, que signifie écouter un enfant ? Comment et pour quoi écouter un enfant ? Que signifie dire ?

Accueillir un enfant, lui donner la parole en tant que sujet nécessite de faire avec ce qu’il exprime, quel que soit le mode de dire : mots, comportements, jeux, dessins. C’est avec ce qu’il manifeste qu’il s’agit d’opérer, sans y apporter une réponse éducative ou orthopédique, mais bien en y supposant l’effet de l’inconscient qui le produit et qui concerne l’expérience du sujet. Ce matériel, apporté par l’enfant, le psychanalyste l’élève au rang de signifiant et partant de là, il a la charge de pister la trace du sujet. Accueillir ce qui se manifeste de la subjectivité d’un enfant est bien différent de corriger un dysfonctionnement, ou de faire taire un symptôme.

Pour cette journée, nous partirons des nombreuses questions que la pratique psychanalytique avec les enfants pose.

En nous appuyant sur des cas cliniques issus de notre pratique ou de la littérature, nous tenterons d’extraire ce qui opère dans la clinique avec les enfants. Nous questionnerons les concepts théoriques permettant d’orienter notre pratique, afin d’accompagner au mieux ces sujets en construction dans l’invention de leur trouvaille toujours singulière.

Les exposés théoriques et cliniques permettront de soutenir les débats et les échanges.

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 J. Lacan, « Ouverture de la section clinique », Ornicar ?, n° 9, p. 7.
2 J. Lacan, « Situation de la psychanalyse en 1956 », dans Écrits, Paris, 1966, Seuil, p. 471.

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