2014-2015 – La durée des analyses, ses raisons

28 août 2014

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS

2014-2015 – La durée des analyses, ses raisons

Affiche

La durée des analyses, ses raisons

Qui ignore qu’une analyse dure longtemps ? Trop même, selon un avis largement partagé, depuis le « combien de temps cela va-t-il prendre ? » du postulant à l’expérience jusqu’au « tu es encore en analyse ? » plus ou moins compatissant de l’entourage…

Très tôt, certains analystes ont tenté d’accélérer le processus. Ferenczi a ainsi expérimenté la technique active, avant de se résigner au fait, tout comme ceux qui l’ont relayé dans cette tentative.

La question est d’autant plus aiguë que cette durée contraste avec la condensation produite par la procédure de la passe : des années, des décennies d’analyse réduites à quelques entretiens avec les passeurs, eux-mêmes réduits à un bref témoignage auprès du cartel…
Défense du désir, résistance de l’analyste, fixation de jouissance, irréductibilité du fantasme, obscure et indicible satisfaction du blabla… ?

Nous avons demandé à des collègues qui ne sont pas trop éloignés encore du temps de leur expérience analysante, et dont l’engagement dans l’École signe qu’ils veulent aussi la penser, de se risquer à proposer au débat leurs réflexions sur cette difficile question.

Marc Strauss

16 octobre 2014

Animé par Colette Sepel

Lydie Grandet : « Il faut le temps1»

La psychanalyse, dès son invention, s’est signalée par la durée des cures et Freud notait dès la Traumdeutung que l’inconscient ne connaît pas le temps.

Cependant, peut-on interroger les raisons de la durée des analyses aujourd’hui sans considérer les avancées de Lacan sur les fins d’une cure, leurs incidences sur l’ex- périence analytique et le heur « du » psychanalyste qui, pour peu qu’il se voue à la psychanalyse, doit tenir compte de « la faux du temps2 » ?

Agnès Wilhelm : « Les analyses qui ne durent pas »

Ma réflexion sur la durée des analyses s’est fixée sur la question des analyses inter- rompues, arrêtées par l’analysant qui met fin à l’expérience sans en attendre la fin.

De quoi la décision d’arrêt prématuré, maintenue par le patient malgré les objections de l’analyste, est-elle le signe ? Qu’avons-nous à apprendre de ces analyses interrompues ?

20 novembre 2014

Animé par Bernard Nominé

Sylvana Clastres : « Le temps des analyses, un temps au singulier »

Déjà selon Freud, une psychanalyse, comme pour le jeu d’échecs, n’a pas de règles types pour débuter et finir une partie. C’est donc à partir de ce qu’il y a de plus singu­ lier que nous essayerons de réfléchir à l’instant de voir, au temps de comprendre et au moment de conclure d’une cure.

Cathy Barnier : « Un dernier camp retranché »

Faire tomber les identifications, cerner son fantasme et repérer la pulsion, apercevoir l’objet qu’on s’est fait pour l’Autre, certes pour tout cela il faut un certain temps mais pas tant de temps, en tout cas pas tout le temps d’une analyse. Il y faut encore la chute du sujet supposé savoir, et celle­ci correspond­elle forcément à la fin d’une analyse ? Qu’est­ce qui conditionne la durée d’une analyse ?

4 décembre 2014

Animé par Colette Soler

Éliane Pamart : « De l’analyse à la passe, paradoxes et butées »

« Il faut le temps3 »
pour que « le moment de conclure4 » advienne…
Autre manière
de paraphraser le fameux « Wo es war, soll ich werden » de Freud, ou bien encore
rappeler l’apologue des trois prisonniers où Lacan distingue les trois temps logiques :
le temps de voir, celui de comprendre et enfin celui de conclure, pour revenir sur les
pas de Sylvana Clastres, lors de la dernière soirée.
Les témoignages d’analyse ne mettent-ils pas en évidence qu’il y a différentes manières
de scander ces temps logiques, selon une ligne continue avec le même analyste,
ou dans la discontinuité de plusieurs tranches toujours avec le même analyste, ou
bien encore dans une succession de plusieurs tranches avec changement d’analyste
à chaque fois ?
Ainsi le temps se fait-il tour à tour butée et paradoxe, puisque sans sa durée il n’y aurait
pas d’analyse… à chaque étape un temps requis et non moins nécessaire pour chacun.

Sybille Guilhem : « Ça dure, c’est dur ! »

L’état des lieux dont nous disposons du temps de la psychanalyse avec Freud et avec
Lacan montre à la fois des questions et des élaborations qui se récusent et/ou qui se
rejoignent, le travail de l’un étant dans le fil du travail de l’autre, mais avec des apports
qui se sont diversifiés selon un exponentiel qui n’est peut-être pas sans effet sur la
cure, et surtout sur la « formation » des analystes.
Au-delà des résistances symptomatiques, structurales, conjoncturelles et sociétales…
côté analysant, le plus gros des « résistances » ne peut-il pas être du côté des analystes
? (Cela reprend la question aussi des analyses interrompues évoquées lors de la
première séquence de ce séminaire en octobre 2014…)

22 janvier 2015

Animé par Sol Aparicio

Elisabete Thamer : « Sur la durée des analyses : raisons et contingences »

Ces raisons plurielles relèvent-elles de l’analysant, de l’analyste, de la structure ou du réel ?

Jean-Michel Arzur : « être dans la hâte »

Le temps qu’il faut pour « se dire » et le moment de conclure semblent en apparente contradiction puisqu’il s’agit de conclure malgré le manque à savoir qui demande toujours plus de temps et relance les séquences de l’analyse à l’infini. Comment penser la sortie de ce temps-là alors même qu’il est indissociable de la parole articulée ?

Dès les entretiens préliminaires, tout au long de l’analyse et jusqu’à la sortie, ça
pousse ! Mais comment le sujet peut-il, quand c’est possible, passer du pousse à dire au pousse à la sortie du dispositif ? Si l’inconscient est évasif, inconclusif, Lacan indique qu’il faut plutôt attendre une issue du côté de ce qui vient se fermer, faire coupure, soit de l’incidence de l’objet a.

Nous tenterons de rendre compte de la fin de l’analyse quand elle est structurée par la fonction de la hâte. Les conditions de possibilité pour ce type de sortie de l’analyse peuvent nous aider à expliquer la durée imprescriptible qu’il faut pour y parvenir, lorsque le sujet ne décide pas de lever l’option avant.

5 mars 2015

Animé par Anita Izcovich

Anastasia Tzavidopoulou : « Durée de la séance, durée de l’analyse »

En passant du temps freudien au temps lacanien, comment penser ce temps dans une pratique psychanalytique où le retour à Freud opère dans la durée des séances et par conséquent dans la durée de l’analyse.

Carlos Guevara : « Il faut le temps…. C’est ainsi que l’inconscient s’articule de ce qui de l’être vient au dire »

Le séminaire école cette année interroge la durée des analyses, ses raisons. Nous voulons avec Lacan revisiter les questions du « temps » et de la « durée » afin de cerner la visée et l’orientation lacaniennes en ce qui concerne le temps de la cure.

2 avril 2015

Animé par Françoise Josselin

Nadine Galabrun : « Dans la durée de l’analyse, un temps qui compte…»

La prise en compte du réel, grâce à une contingence et à un lapsus, est venue mettre un terme à la durée…

Claire Parada : « Les butées sur le réel qui font durer la cure »

Ce qui peut rendre raison de la durée des analyses, plutôt longue somme toute, est à chercher du côté de ce qui fait butée, obstacle à la conclusion de la cure, c’est-à-dire les différentes rencontres avec le réel insupportable mille fois aperçu et recouvert par la signification phallique.

21 mai 2015

Animé par Jean-Jacques Gorog

Irène Tu Ton : « Du dit à l’inédit »

… ou comment une cure orientée par le réel peut faire rencontre avec le réel.

Nadine Cordova-Naïtali : « Le fin mot de l’hystoire »

Dans les méandres de la cure, l’analysant cherche à avoir raison de ce qui le taraude, mais il se cogne à un mur… Et dans l’après-coup, il se rend compte du temps qu’il a fallu, et du prix à payer pour ne plus chercher les raisons de sa quête.

18 juin 2015

Animé par Marc Strauss

Patricia Dahan : « De la jouissance au sens joui »

Le savoir inconscient n’est pas directement atteignable, pour y accéder, l’analysant doit pouvoir dépasser son horreur de savoir. Au-delà du déchiffrage, ce que l’analyse met au jour est le rapport du sujet à la jouissance.

Mais comment passer de la jouissance opaque du symptôme à un sens joui, ouïr un sens ? Ce sens joui est l’effet d’un dire. Un dire qui permet que se nouent autrement le réel, le symbolique et l’imaginaire.

Didier Grais : « Dépannage express »

Nous sommes bien obligés de constater qu’il faut du temps pour une analyse. Personne n’y trouvera à redire sauf celui qui veut une amélioration rapide de ses symptômes sans analyse. Car l’analyse touche à tout ce qui s’est proposé comme certitudes pour faire entendre d’une façon tempérée ce à quoi le sujet est asservi. Sa durée nécessaire est hors toute évaluation, mais de quelle nature est cette nécessité ?

Organisé par le Conseil d’orientation de l’EPFCL-France et les Commissions locales de l’École (CAG et COE)

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