La parole et l’écrit dans la psychanalyse

04 - 05 décembre 2010

Palais des Congrès, Paris

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS

Documents complémentaires

La parole et l’écrit dans la psychanalyse

PRÉSENTATION

« Il faut à la parole même une matière. » Yves Bonnefoy

Ces journées nous offrent une bonne occasion pour revenir sur l’examen de l’écrit de Lacan de 1953, intitulée : « fonction et champs de la parole et du langage en psychanalyse » et sur la portée des thèses qui sont y exposées. Revenir à l’étude de la fonction de la parole pour mieux saisir qu’elle est toujours là et pour situer les remaniements opérés tout au long de l’élaboration lacanienne. Le retour a Freud permet à Lacan de définir « l’inconscient structuré comme un langage », de reconnaître les mécanismes présents aussi bien dans les formations de l’inconscient que dans la création poétique, de reconnaître dans l’inconscient freudien un effet du langage. De ce retour, que nous reste-il? Quels en sont les remaniements, les évolutions? « L’analyse ne peut avoir pour but que l’avènement d’une parole vraie et la réalisation par le sujet de son histoire dans sa relation à un futur »1 De la parole de « Fonction et champs » constituante de l’inconscient en tant que parole refoulée et appelée à être restitué dans la parole pleine à la notion de parlêtre évoquée à la conférence sur Joyce de 1979, il y a tout un monde. Le parlêtre que selon le dire de Lacan doit se substituer a l’inconscient freudien,2implique une notion d’inconscient comme savoir parlé, savoir de « lalangue ».Le support qui permet d’isoler le signifiant qui s’entend dans la langue relève de la dimension de la lettre. La lettre, si chère à Lacan pour lui donner le privilège d’ouvrir ses « Ecrits » sous la forme du « Séminaire sur la lettre volée »… qui arrive toujours à destination. Lettre distincte du signifiant mais nécessaire à son fonctionnement, « l’instance de la lettre dans l’inconscient » en atteste. Lettre raison de l’inconscient qui désigne la frontière ou plutôt « littorale plus proprement, soit figurant qu’un domaine tout entier fait pour l’autre frontière, de ce qu’ils sont étrangers, jusqu’à n’être pas réciproques »3, cette lettre invoque la jouissance. Toute la construction théorique du symptôme est là pour le prouver: De l’instance de la lettre : « …l’étincelle qui , fixe dans un symptôme, – métaphore où la chair ou bien la fonction sont prises comme élément signifiant,la signification inaccessible au sujet conscient ou il peut se résoudre » 4 aux élaborations de « Radiophonie » sur le symptôme comme fixion de jouissance. Lacan nous montre que le symptôme est avant tout une façon de jouir. C‘est très explicite dans « la troisième »: « L’inconscient un savoir qui s’articule de la langue, le corps qui la parle n’y étant noué que par le Réel dont il se jouit » 5. L’homme parle avec son corps. Les enjeux donc, sont multiples: De Freud a Lacan quel pas est- il opérée?, L’inconscient Lacanien, Réel, comment se soutien- il de celui de Freud ?, et enfin, quelles sont les conséquences sur la pratique analytique. Etablir la différence entre la parole et l’écrit pour mieux cerner l’articulation de la parole et la lettre, est le travail nécessaire, toujours à renouveler pour rendre compte de l’inconscient et de l’opération analytique, de son enjeu, de sa visée, de ses limites, éventuellement de sa dimension créatrice. D’où notre désir de vous convoquer à des journées que nous espérons un brin poétiques.

Carlos Guevara, 20 février de 2010

Documents complémentaires