Atelier de Psychanalyse de Nancy
À lire le dictionnaire culturel d’Alain Rey, le mot préjugé prend deux acceptions. Il est tout
d’abord « l’indice qui permet de se faire une opinion provisoire au sujet de quelqu’un ou de
quelque chose en attendant un examen approfondi ». Or l’indicium latin vaut révélation,
l’indice est « signe apparent qui indique quelque chose ». Le préjugé est donc tout aussi bien investigation en dormance, surprise en puissance.
Entendons-le également comme « croyance, opinion préconçue, souvent imposée par le
milieu, l’époque, l’éducation ». C’est donc l’effet d’un discours, celui dit courant, dont le sujet
entrant en analyse n’est pas indemne.
La psychanalyse qui opère non pas de signes mais de signifiants aurait alors tort de ne pas s’y intéresser, elle qui vise à reconsidérer les évidences du fantasme.
Depuis plus d’un siècle d’existence de la psychanalyse, celle-ci n’a pas cessé de faire face à
des jugements hostiles, en provenance de détracteurs sans expérience d’une analyse finie.
Certains principes propres à la cure analytique sont en effet difficilement appréhendables,
tant que le sujet n’en a pas perçu lui-même les effets dans une cure.