2012-2013 – Que peut-on savoir du savoir inconscient ?

20 octobre 2010

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS

2012-2013 – Que peut-on savoir du savoir inconscient ?

Séminaire EPFCL à Paris 2012/2013

Organisé par le Conseil d’Orientation de l’EPFCL en liaison avec les Commissions d’École

Thème de l’année : Que peut-on savoir du savoir inconscient ?

Les deux séminaires École et Champ lacanien fusionnent cette année en un seul séminaire, une fois tous les quinze jours, sous le titre : « Que peuton savoir du savoir inconscient ? » Cette formule répercute les remaniements du concept de l’inconscient introduits dans Encore, à partir de la fonction de lalangue. En effet, si l’inconscient que l’on épelle dans la technique inventée par Freud s’offre à être su, l’inconscient comme savoir déposé dans lalangue excède tout ce que le sujet peut en saisir. D’où la question des conséquences pratiques pour chaque analyse. Chaque séance comprendra deux exposés sur le thème, dont un consacré à un commentaire précis d’un paragraphe de Encore. Colette Soler Affiche du programme à 21h15 Local de l’EPFCL- France, 118 rue d’Assas – 75006 Paris Renseignements : EPFCL-France – 01 56 24 22 56


Jeudi 10 janvier 2013

Soirée animée par Jacques AdamCommentaire, par Nicole Bousseyroux J. Lacan, Encore, p. 88-89 « Faut-il tout ce détour pour poser la question du savoir sous la forme – qu’est-ce qui sait ? Se rend-on compte que c’est l’Autre ? – tel qu’au départ je l’ai posé, comme le lieu où le signifiant se pose, et sans lequel rien ne nous indique qu’il y ait nulle part une dimension de vérité, une dit-mension, la résidence du dit, de ce dit dont le savoir pose l’Autre comme lieu. Le statut du savoir implique comme tel qu’il y en a déjà, du savoir, et dans l’Autre, et qu’il est à prendre. C’est pourquoi il est fait d’apprendre. « Le sujet résulte de ce qu’il doive être appris, ce savoir, et même mis à prix, c’est-à-dire que c’est son coût qui l’évalue, non pas comme d’échange, mais comme d’usage. Le savoir vaut juste autant qu’il coûte, beau-coût, de ce qu’il faille y mettre de sa peau, de ce qu’il soit difficile, difficile de quoi ? – moins de l’acquérir que d’en jouir. « Là, dans le jouir, la conquête de ce savoir se renouvelle chaque fois qu’il est exercé, le pouvoir qu’il donne restant toujours tourné vers sa jouissance. « Il est étrange que cela n’ait jamais été mis en relief, que le sens du savoir est tout entier là, que la difficulté de son exercice est cela même qui rehausse celle de son acquisition. C’est de ce que, à chaque exercice de cette acquisition, se répète qu’il ne fait pas question laquelle de ces répétitions est à poser comme première dans son appris. « Bien sûr, qu’il y a des choses qui courent et qui ont tout à fait l’air de marcher comme des petites machines – on appelle ça des ordinateurs. Qu’un ordinateur pense, moi je le veux bien. Mais qu’il sache, qui est-ce qui va le dire ? Car la fondation d’un savoir est que la jouissance de son exercice est la même que celle de son acquisition. « Là se rencontre de façon sûre, plus sûre que dans Marx lui-même, ce qu’il en est d’une valeur d’usage, puisqu’aussi bien, dans Marx, elle n’est là que pour faire point idéal par rapport à la valeur d’échange où tout se résume. « Parlons-en, de cet appris qui ne repose pas sur l’échange. Du savoir d’un Marx dans la politique – qui n’est pas rien – on ne fait pas commarxe, si vous me permettez. Pas plus qu’on ne peut, de celui de Freud, faire fraude. « Il n’y a qu’à regarder, pour voir que, partout où on ne les retrouve pas, ces savoirs, se les être fait entrer dans la peau par de dures expériences, ça retombe sec. Ça ne s’importe, ni ne s’exporte. Il n’y a pas d’information qui tienne, sinon de la mesure d’un formé à l’usage. » – Marc Strauss : « Marcher… » On sait la place conférée par Lacan à Descartes, à son sujet toujours – et à son programme, en juin 1964, dans la XVIIe leçon du séminaire des Quatre Concepts fondamentaux : « Et j’avais toujours un extrême désir d’apprendre à distinguer le vrai d’avec le faux, pour voir clair en mes actions, et marcher avec assurance en cette vie. » Que devient ce programme quand par le discours analytique s’avère la structure de fiction de la vérité ?


Jeudi 24 janvier 2013

Soirée animée par Marc StraussCommentaire, par Lydie Grandet J. Lacan, Encore, p. 90-91 « L’embêtant est que l’Autre, le lieu, lui, ne sache rien. On ne peut plus haïr Dieu si lui-même ne sait rien, notamment de ce qui se passe. Quand on pouvait le haïr, on pouvait croire qu’il nous aimait, puisqu’il ne nous le rendait pas. C’était pas apparent, malgré que, dans certains cas, on y a mis toute la gomme. « Enfin, comme j’arrive au bout de ces discours que j’ai le courage de poursuivre devant vous, je voudrais vous dire une idée qui me vient là, à quoi j’ai un tout petit peu réfléchi. On nous explique le malheur du Christ par une idée de sauver les hommes, je trouve plutôt que c’est de sauver Dieu qu’il s’agissait, en redonnant un peu de présence, d’actualité, à cette haine de Dieu sur laquelle, nous sommes, et pour cause, plutôt mous. « C’est de là que je dis que l’imputation de l’inconscient est un fait de charité incroyable. Ils savent, ils savent, les sujets. Mais enfin tout de même, ils ne savent pas tout. Au niveau de ce pas-tout, il n’y a plus que l’Autre à ne pas savoir. C’est l’Autre qui fait le pas-tout, justement en ce qu’il est la part du pas-savant-du-tout dans ce pas-tout. « Alors, momentanément, ça peut être commode de le rendre responsa- ble de ceci, à quoi aboutit l’analyse de la façon la plus avouée à ceci près que personne ne s’en aperçoit, – si la libido n’est que masculine, la chère femme, ce n’est que de là où elle est toute, c’est-à-dire là d’où la voit l’homme, rien que de là que la chère femme peut avoir un inconscient. « Et à quoi ça lui sert ? Ça lui sert, comme chacun sait, à faire parler l’être parlant, ici réduit à l’homme, c’est-à-dire – je ne sais pas si vous l’avez bien remarqué dans la théorie analytique – à n’exister que comme mère. Elle a des effets d’inconscient, mais son inconscient à elle – à la limite où elle n’est pas responsable de l’inconscient de tout le monde, c’est-à-dire au point où l’Autre à qui elle a affaire, le grand Autre, fait qu’elle ne sait rien, parce que lui, l’Autre, sait d’autant moins que c’est très difficile de soutenir son existence – cet inconscient, qu’en dire ? – sinon à tenir avec Freud qu’il ne lui fait pas la partie belle. » – Carlos Guevara En complément du commentaire qui nous occupe à cette occasion, il nous intéresse de reprendre la question de notre séminaire : dans une analyse, que peut-on savoir du savoir inconscient ? De l’inconscient freudien à celui de Lacan, un « pas-à-savoir » est certainement franchi. Que reste-t-il donc de ce franchissement, de cette rencontre d’un Autre qui ne réponde rien puisqu’il ne sait rien ? L’acte de l’analyste, que positive-t-il de ce savoir ?


Jeudi 7 février 2013

Soirée animée par Carlos GuevaraCommentaire, par Patrick Barillot J. Lacan, Encore, p. 95-96 « Je commence par mes formules difficiles, ou que je suppose devoir être telles – l’inconscient, ce n’est pas que l’être pense, comme l’implique pourtant ce qu’on en dit dans la science traditionnelle – l’inconscient, c’est que l’être, en parlant, jouisse, et, j’ajoute, ne veuille rien en savoir de plus. J’ajoute que cela veut dire – ne rien savoir du tout. « Pour abattre tout de suite une carte que j’aurais pu vous faire attendre un peu – il n’y a pas de désir de savoir, ce fameux Wissentrieb que quelque part pointe Freud. « Là, Freud se contredit. Tout indique – c’est là le sens de l’inconscient – non seulement que l’homme sait déjà tout ce qu’il a à savoir, mais que ce savoir est parfaitement limité à cette jouissance insuffisante que constitue qu’il parle. » – Anita Izcovich : « Un savoir limité à une jouissance insuffisante » On interrogera la citation du commentaire selon laquelle « ce savoir est parfaitement limité à cette jouissance insuffisante que constitue qu’il parle », à partir du séminaire Encore, en la mettant en tension avec ce que Lacan a pu énoncer dans L’Éthique de la psychanalyse puisqu’il dit que ce séminaire était, à l’époque, de l’ordre du « je n’en veux rien savoir ». Il s’agira d’explorer ce que veut dire l’insuffisance de la jouissance dans la clinique, notamment dans ce que la jouissan- ce ne convient pas au rapport sexuel : comment le sujet en fait-il usage, selon la structure qui lui est propre ? C’est ce qui nous amènera aux effets du discours analytique, et à la conception d’un savoir qui ne se sait pas dans l’Autre à partir d’une jouissance qui ne peut se dire.


Jeudi 21 février 2013

Soirée animée par Patrick BarillotCommentaire, par Nadine Cordova Naïtali J. Lacan, Encore, p. 125-126 « J’ai quelque peu parlé de l’amour. Mais le point-pivot, la clé de ce que j’ai avancé cette année, concerne ce qu’il en est du savoir, dont j’ai accen- tué que l’exercice ne pouvait représenter qu’une jouissance. Et c’est à quoi je voudrais aujourd’hui contribuer par une réflexion sur ce qui se fait de tâtonnant dans le discours scientifique au regard de ce qui peut se produire de savoir. « Je vais droit à ce dont il s’agit – le savoir, c’est une énigme. « Cette énigme nous est présentifiée par l’inconscient tel qu’il s’est révélé par le discours analytique. Elle s’énonce ainsi – pour l’être parlant, le savoir est ce qui s’articule. On aurait pu s’en apercevoir depuis un bon bout de temps, puisqu’à tracer les chemins du savoir, on ne faisait rien qu’articuler des choses et, pendant longtemps, les centrer sur l’être. Or, il est évident que rien n’est, sinon dans la mesure où ça se dit que ça est. « S2, j’appelle ça. Il faut savoir l’entendre – est-ce bien d’eux que ça parle ? Il est généralement énoncé que le langage sert à la communication. Communication à propos de quoi, faut-il se demander, à propos de quels eux ? La communication implique la référence. Seulement, une chose est claire, le langage n’est que ce qu’élabore le discours scienti- fique pour rendre compte de ce que j’appelle lalangue. « Lalangue sert à de toutes autres choses qu’à la communication. C’est ce que l’expérience de l’inconscient nous a montré, en tant qu’il est fait de lalangue, cette lalangue dont vous savez que je l’écris en un seul mot, pour désigner ce qui est notre affaire à chacun, lalangue dite maternelle, et pas pour rien dite ainsi. » – Albert Nguyên : « Entre savoir et insu » Si l’analyse produit un gain de savoir, elle fait aussi place à l’insu. Quel est le destin de l’insu dans les suites de l’analyse ? Ne serait-il pas lié au destin du transfert et au destin de l’ignorance ? Le désir de savoir implique une solution effective de l’amour du savoir transférentiel.


Jeudi 21 mars 2013

Soirée animée par Nadine Cordova NaïtaliCommentaire, par Luis Izcovich J. Lacan, Encore, p. 126-127 « Si j’ai dit que le langage est ce comme quoi l’inconscient est structuré, c’est bien parce que le langage, d’abord, ça n’existe pas. Le langage est ce qu’on essaye de savoir concernant la fonction de lalangue. « Certes, c’est ainsi que le discours scientifique lui-même l’aborde, à ceci près qu’il lui est difficile de le réaliser pleinement, car il méconnaît l’inconscient. L’inconscient est le témoignage d’un savoir en tant que pour une grande part il échappe à l’être parlant. Cet être donne l’occasion de s’apercevoir jusqu’où vont les effets de lalangue, par ceci, qu’il présente toutes sortes d’affects qui restent énigmatiques. Ces affects sont ce qui résulte de la présence de lalangue en tant que, de savoir, elle articule des choses qui vont beaucoup plus loin que ce que l’être parlant supporte de savoir énoncé. « Le langage sans doute est fait de lalangue. C’est une élucubration de savoir sur lalangue. Mais l’inconscient est un savoir, un savoir-faire avec lalangue. Et ce qu’on sait faire avec lalangue dépasse de beaucoup ce dont on peut rendre compte au titre du langage. » – Wanda Dabrowski-Wlodarczyk : « Un savoir insu qui peut s’écrire ? » L’expérience analytique rend possible, par les tours des dits, que s’ex- trait du dire un écrit qui a valeur de savoir. Ce savoir sans qu’aucun sujet le sache n’est pas à lire. Alors qu’en faire ?


Jeudi 4 avril 2013

Soirée animée par Luis IzcovichCommentaire, par Didier Grais J. Lacan, Encore, p. 127 « Lalangue nous affecte d’abord par tout ce qu’elle comporte comme effets qui sont affects. Si l’on peut dire que l’inconscient est structuré comme un langage, c’est en ceci que les effets de lalangue, déjà là comme savoir, vont bien au-delà de tout ce que l’être qui parle est susceptible d’énoncer. « C’est en cela que l’inconscient, en tant qu’ici je le supporte de son déchiffrage, ne peut que se structurer comme un langage, un langage toujours hypothétique au regard de ce qui le soutient, à savoir lalangue. Lalangue, c’est ce qui m’a permis tout à l’heure de faire de mon S2 une question, et de demander – est-ce bien d’eux qu’il s’agit dans le langage ? « Autrement dit, que le langage n’est pas seulement communication, ce fait s’impose de par le discours analytique. A le méconnaître, il a surgi, dans les bas-fonds de la science, cette grimace qui consiste à interroger comment l’être peut savoir quoi que ce soit. Ce sera aujourd’hui le pivot de ma question sur le savoir. » – Patricia Dahan : « Pourquoi, pour la psychanalyse, le savoir est-il une énigme ? » Lacan donne comme définition de l’énigme, une énonciation dont il faut retrouver l’énoncé. Or, en ce qui concerne le savoir inconscient, l’énigme est ce qui met au travail aussi bien l’analysant que l’analyste. Lacan lui-même utilise, pour aborder des point théoriques importants, des formules énigmatiques qui nous forcent à réfléchir et qui sont à déchiffrer.


Jeudi 18 avril 2013

Soirée animée par Didier GraisCommentaire, par Claire Duguet J. Lacan, Encore, p. 129-130 « Pour introduire un discours scientifique concernant le savoir, il faut interroger le savoir là où il est. Ce savoir, en tant que c’est dans le gîte de lalangue qu’il repose, veut dire l’inconscient. L’inconscient, je n’y entre, pas plus que Newton, sans hypothèse. « Mon hypothèse, c’est que l’individu qui est affecté de l’inconscient est le même qui fait ce que j’appelle le sujet d’un signifiant. Ce que j’énonce dans cette formule minimale qu’un signifiant représente un sujet pour un autre signifiant. Le signifiant en lui-même n’est rien d’autre de définissable qu’une différence avec un autre signifiant. C’est l’introduction de la différence comme telle dans le champ, qui permet d’extraire de lalangue ce qu’il en est du signifiant. « Autrement dit, je réduis l’hypothèse, selon la formule même qui la substantifie, à ceci qu’elle est nécessaire au fonctionnement de lalangue. Dire qu’il y a un sujet, ce n’est rien d’autre que dire qu’il y a hypothèse. La seule preuve que nous ayons que le sujet se confonde avec cette hypothèse et que ce soit l’individu parlant qui le supporte, c’est que le signifiant devient signe. » – Bernard Nominé : « Le savoir est une invention » C’est cette évidence repérée chez sa patiente Aimée qui a conduit Lacan à la psychanalyse. Dans la tradition philosophique, dans la science aussi bien, on oublie que le savoir n’est pas nécessairement une articulation de la vérité. Alors, faut-il vraiment s’obnubiler sur ce que l’on peut savoir du savoir insu? La redondance de cet énoncé qui fait question nous indique bien que quelque chose restera toujours insaisissable. Si l’on repense à l’invention freudienne, on voit comme une évidence que le savoir est une invention. À partir de ce qu’il ne sait pas, c’est-à-dire à partir du réel, l’analysant est invité à inventer. Une psychanalyse, c’est une élaboration de savoir, c’est-à-dire une invention propre à chacun. Mais toute invention ne vaut pas comme solution. Pour qu’elle ait chance de gagner un peu sur le réel, encore faut-il que cette invention réponde à la logique, c’est-à-dire à la science du réel…


Jeudi 16 mai à 21h15

Soirée animée par Claire DuguetCommentaire, par Patricia Zarowsky  J. Lacan, Encore, p. 130 « C’est parce qu’il y a l’inconscient, à savoir lalangue en tant que c’est de cohabitation avec elle que se définit un être appelé l’être parlant, que le signifiant peut être appelé à faire signe. Entendez ce signe comme il vous plaira, y compris comme le thing de l’anglais, la chose. « Le signifiant est signe d’un sujet. En tant que support formel, le signifiant atteint un autre que ce qu’il est tout crûment, lui, comme signifiant, un autre qu’il affecte et qui en est fait sujet, ou du moins qui passe pour l’être. C’est en cela que le sujet se trouve être, et seulement pour l’être parlant, un étant dont l’être est toujours ailleurs, comme le montre le prédicat. Le sujet n’est jamais que ponctuel et évanouissant, car il n’est sujet que par un signifiant, et pour un autre signifiant. » – Nicolas Bendrihen : « Le trou noir » Un autre type de savoir peut cohabiter au cœur même des productions les plus abouties du savoir de la science, dans le processus même de son élaboration. Quel est ce savoir sans sujet, et dans notre champ, quelle place tient-il après la traversée du fantasme ?


Jeudi 30 mai à 21h15

Soirée animée par Nicolas BendrihenCommentaire, par Françoise Josselin  J. Lacan, Encore, p. 130-131 « Qu’est-ce que veut dire Y a d’l’Un ? Du un-entre-autres, et il s’agit de savoir si c’est quel qu’il soit, se lève un S1, un essaim signifiant, un essaim bourdonnant. Ce S1 de chaque signifiant, si je pose la question est-ce d’eux que je parle ? je l’écrirai d’abord de sa relation avec S2. Et vous pourrez en mettre autant que vous voudrez. C’est l’essaim dont je parle. S1 (S1 (S1 (S1 → S2))) « L’S1, l’essaim, signifiant-maître, est ce qui assure l’unité, l’unité de la copulation du sujet avec le savoir. C’est dans lalangue, et pas ailleurs, en tant qu’elle est interrogée comme langage, que se dégage l’existence de ce qu’une linguistique primitive a désigné du terme στοιχεῖον [ sotoikheion ], élément, et ce n’est pas pour rien. Le signifiant Un n’est pas un signifiant quelconque. Il est l’ordre signifiant en tant qu’il s’instaure de l’enveloppement par où toute la chaîne subsiste. « J’ai lu récemment un travail d’une personne qui s’interroge de la relation du S1 avec le S2, qu’elle prend pour une relation de représentation. Le S1 serait en relation avec le S2, pour autant qu’il représente un sujet. La question de savoir si cette relation est symétrique, antisymétrique, transitive ou autre, si le sujet se transfère du S2 à un S3 et ainsi de suite, cette question est à reprendre à partir du schème que je redonne ici. « Le Un incarné dans lalangue est quelque chose qui reste indécis entre le phonème, le mot, la phrase, voire toute la pensée. C’est ce dont il s’agit dans ce que j’appelle signifiant-maître. » – Colette Soler : « Lalangue et l’Autre » Le thème de l’année posait une question : « Que peut-on savoir du savoir inconscient ? » Puisque nous arrivons en fin d’année, je tâcherai de formuler quelques réponses possibles avec leurs conséquences.